Le mois de jeûne du Ramadan n’a plus de sens

(VOVworld)-Le mois de jeûne du Ramadan - le mois rituel le plus long et le plus important des musulmans - vient de prendre fin dans le monde entier. D’ordinaire, le Ramadan correspond à une période de prière et d’introspection, durant laquelle chaque musulman s’oriente vers les bienfaits. Malheureusement, dans plusieurs pays, des conflits sanglants et un regain de violence ont assombri et fait perdre beaucoup de signification à ce mois de jeûne sacré.




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Des Syriens marchent sur les ruines de leur maison à Azaz, dans le nord du pays, le 19 août 2012 (photo : Phil Moore/AFP)




Le mot « Ramadan », en langue arabe, désigne le 9ème mois du calendrier musulman. Si l’on se réfère au calendrier solaire, les dates changent chaque année.  Le Ramadan est encore appelé mois de jeûne. Durant tout ce mois donc, les musulmans doivent se lever à 4 heure du matin pour manger, puis ils se privent de boisson et de nourriture pendant la journée pour manger le soir après le coucher du soleil. C’est une façon de se rendre solidaire des plus démunis, de ceux qui sont privés de nourriture et de vêtements, mais également d’aider l’homme à se modérer, à mieux résister aux tentations matérielles et donc de favoriser son accession au Paradis après son décès. Cependant, cette année, ce mois du Ramadan aura été marqué par les conflits et la violence qui n’auront cessé de gagner du terrain dans des pays peuplés majoritairement de musulmans, comme la Syrie, l’Irak, le Liban ou l’Afghanistan, menaçant la sécurité régionale et semant la panique au sein de la population. 

Il s’agissait en fait du deuxième mois du Ramadan depuis l’éclatement du «printemps arabe » au Moyen-Orient. En Irak, durant ce mois de jeûne, 400 personnes ont été tuées et près de mille autres blessées. Les deux journées les plus sanglantes ont été le 23 juillet - 113 personnes tuées - et le 16 août où plus de 80 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées. Cette période aura aussi été la plus meurtrière en Irak ces deux dernières années. Les attaques ont été généralement menées par des terroristes extrémistes liés au réseau Al Qaida.

En Syrie voisine, les conflits qui durent depuis 17 mois ont connu une nouvelle escalade avec des affrontements opposant les forces du gouvernement aux forces de l’opposition. Et ce, en dépit de ce mois de jeûne sacré. Rien que lors de l'Aïd al-Fitr, la fête marquant la rupture du jeûne du Ramadan, qui est tombée cette année le 19 août, près de 60 personnes ont péri. Les réfugiés syriens n’ont de plus pressé, désormais, que de fuir vers un pays voisin. Au total, 70 000 Syriens ont abandonné leur habitation pour se réfugier dans les pays voisins. Toutes les tentatives visant à sauver la paix en Syrie sont entièrement dans l’impasse. Ces deux derniers jours, des convois transportant les derniers membres de la mission des observateurs des Nations Unies envoyée en Syrie ont quitté Damas, mettant fin à leur mission dans ce pays du Proche-Orient après quatre mois d’activités sans résultats.

La crise en Syrie, dont la mèche a été allumée par la communauté sunnite pour contrer le président Bachar al-Assad, de la communauté alaouite, s’est propagée au Liban, creusant ainsi un fossé entre les communautés sunnite et alaouite de la ville de Tripoli, au Liban. Des affrontements entre ces deux communautés se sont produits lors du dernier vendredi du Ramadan, dans une rue qui sépare deux quartiers : Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime syrien, et Jabal Mohsen, alaouite et partisan du Président Bachar al-Assad. Au moins 15 personnes ont péri et des dizaines d’autres ont été blessée. Face à l’instabilité au Liban, plusieurs pays du Golfe ont demandé à leurs ressortissants de quitter immédiatement le pays.

Entre temps, des informations sur une attaque militaire israélienne contre des établissements nucléaires iraniens en automne prochain ont circulé. Le 17 août, qui est la journée de Jerusalem, célébrée chaque année le dernier vendredi du Ramadan, près de 1 500 Palestiniens sont descendus dans les rues, pour participer à des défilés dans la Bande de Gaza, en territoire palestinien, afin de protester contre l’occupation israélienne de Jerusalem, l’une des trois villes saintes des musulmans. Cette activité annuelle lancée par le gouvernement iranien est principalement destinée à la communauté des musulmans chiites. Cependant, cette année, cette journée était porteuse d’un autre sens. Elle s’est déroulée dans un contexte marqué par des risques de guerre au Moyen-Orient, risques de plus en plus grands, étant donnés l’attitude et les discours de certains des dirigeants de la région. Aussitôt après l’évocation par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et par le ministre de la Défense Ehud Barak de la la possibilité du lancement d’une attaque militaire contre l’Iran, le leader du mouvement Hezbollah au Liban a averti que ses forces transformeraient Israël en enfer si l’Iran était attaqué. Il a même annoncé un recours possible aux missiles pour défendre le peuple et la Patrie. Pour sa part, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejat a déclaré qu’il n’y aurait pas de place pour Israel dans un nouveau Proche-Orient.

Pour les musulmans, le mois de jeûne du Ramadan de cette année n’avait pas de sens. Il a été synonyme de violence et de mort, la plupart des victimes étant des civils innocents. Cette escalade constitue bien évidemment une menace pour la sécurité de la planète. Il reste donc à espérer que le prochain Ramadan soit plus pacifique.

 

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