(VOVWORLD) - Le président cubain Miguel Díaz-Canel se rend, pour la seconde fois en seulement un an, ce mardi 29 octobre au Kremlin pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. Une visite qui confirme la coopération accrue de la Russie avec Cuba, les deux pays alliés historiques et aujourd’hui plus que jamais «alliés stratégiques».
Le président cubain Miguel Díaz-Canel. Photo: Debate
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Malgré la distance géographique, La Havane et Moscou sont restés soudés depuis la Guerre froide. Les deux parties ont maintenu des coopérations approfondies dans tous les domaines, y compris dans le dialogue politique et le règlement des questions internationales. Lors de sa visite en Russie en novembre 2018, le président Miguel Díaz-Canel et son homologue Vladimir Poutine ont réaffirmé leurs liens stratégiques. Ces derniers mois, les rencontres bilatérales se sont multipliées et au début de ce mois, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a effectué une visite officielle à Cuba au cours de laquelle plusieurs accords importants ont été signés. Compte tenu des pressions exercées par les États-Unis, les deux pays devaient se rapprocher davantage.
Les pressions des embargos
La Russie et Cuba font face à l’encerclement économique et aux embargos imposés par les États-Unis.
Dès 1960, les États-Unis imposent un embargo au régime cubain, embargo qui depuis lors n'a cessé d'être renforcé. Le 25 octobre dernier, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l’industrie touristique, un secteur essentiel de l’économie cubaine. Ils ont également annoncé la suspension, à compter du 10 décembre, des vols opérés par les compagnies américaines à destination de toutes les villes cubaines, sauf la capitale La Havane. Les diverses restrictions imposées par les États-Unis à Cuba au cours des 50 dernières années ont fait perdre à l’île une somme estimée à 38 milliards de dollars.
Depuis la mise en place des sanctions occidentales en 2014 contre la Russie, le pays a perdu 50 milliards de dollars, selon le président russe, Vladimir Poutine, qui s'est exprimé le 20 juin dernier lors de l'annuelle cession télévisée de questions-réponses Ligne directe.
Concentrées essentiellement dans les secteurs phares de la Russie comme la défense, l’énergie, les finances et la banque, ces sanctions imposent à la Russie de consolider son économie par d’autres moyens pour renforcer sa position à l’échelle mondiale.
Une coopération fructueuse
Forte de ce constat, la Russie entend multiplier ses coopérations économiques et militaires et apporter son soutien aux pays d’Amérique Latine, dont Cuba. Lors de sa visite du 3 au 5 octobre à la Havane, le premier ministre russe Dmitri Medvedev a fait savoir que de nombreux accords de coopération avaient été signés avec Cuba dans les secteurs scientifiques, ferroviaires, des douanes, ou encore de la médecine nucléaire et qu’un contrat de maintenance d’avions russes avait été consenti à la société Cubana Aviation Corporation S.A. Au cours de cette même visite, Dmitri Medvedev a activité le premier perforateur du gisement de pétrole Boca de Haruko dont la réserve est estimée à plus de 3 milliards de tonnes de pétrole. Fruit de la coopération entre le groupe de pétrole russe Zaroubejneft et la compagnie Cubapetroleo, ce gisement devrait satisfaire à la demande du marché domestique cubain.
Les accords récemment signés et ceux à venir constituent un sacré coup de pouce pour l’économie cubaine et arrivent à point nommé pour résister aux pressions américaines. Consolider sa coopération avec Cuba permettra à la Russie d’étendre son rôle et sa position en Amérique Latine, autrefois sous l’influence des États-Unis. Ensemble, la Russie et Cuba s’efforcent de contrer les embargos américains pour se développer durablement.