(VOVWORLD) - Publiée le 22 octobre 2018 par le comité central du Parti communiste vietnamien, la résolution 36 sur la Stratégie de développement durable de l’économie maritime jusqu’en 2030 prévoit de faire du Vietnam une puissance maritime capable de s’impliquer dans la résolution des défis régionaux liés aux mers et aux océans. Cinq ans après le début de sa mise en œuvre, l’économie bleue est devenue un véritable levier de croissance pour plusieurs provinces littorales.
Des bateaux de pêche hauturière du Vietnam. Photo: AVI |
Le 5 mars 2020, le gouvernement publiait un plan global et un plan quinquennal afin de matérialiser les objectifs fixés dans la résolution du Parti. Huit des 28 provinces et villes littorales ont constitué des comités chargés de l’économie maritime, les 20 autres ont élaboré des plans d’action.
Des résultats…
En 2022, 733 millions de tonnes de frets auront transité par des ports maritimes vietnamiens. Toujours en 2022, le chiffre d’affaires des exportations de produits aquatiques s’est établi à 11 milliards de dollars, ce qui constitue un record. Le nombre de projets d’énergies solaires et éoliennes a été multiplié le long du littoral, notamment dans les provinces de Ninh Thuân, Binh Thuân, Phu Yên, Bac Liêu, Soc Trang, Trà Vinh et Cân Gio (Hô Chi Minh-ville). À ce jour, le Vietnam possède 19 parcs économiques littoraux, qui recouvrent un vaste espace de 845.000 hectares, aussi bien en mer que sur terre. Quant au taux d’urbanisation des 28 provinces et grandes villes littorales, il a atteint 39,5%, ce qui est légèrement au-dessus du niveau moyen de l’ensemble du pays (37,5%).
Le téléphérique de Hon Thom, à Phu Quôc dans la province de Kiên Giang. Photo: AVI |
Trân Dinh Thiên, l’ancien directeur de l’Institut central de gestion économique, est actuellement l’un des conseillers du Premier ministre. Pour lui, il ne fait pas de doute que l’économie maritime est appelée à se développer…
«Ces dernières années, nous pouvons remarquer l’émergence d’un grand nombre de zones économiques maritimes telles que Phu Quôc, Vân Phong, Vân Dôn et Ha Long. Leur dynamique traduit la pertinence et le caractère visionnaire des plans d’aménagement en vigueur», note-t-il.
Le Vietnam dispose de quatre régions économiques littorales: la zone du Nord qui va de Quang Ninh jusqu’à Ninh Binh, la zone du Centre qui va de Thanh Hoa à Binh Thuân, la zone du Sud-Est qui comprend Bà Ria-Vung Tàu et Hô Chi Minh-ville, et la zone du Sud-Ouest, qui regroupe les provinces situées entre Tiên Giang et Kiên Giang.
Pour favoriser le développement de l’économie maritime, un document lié au corridor de protection côtière a été ratifié par 17 des 28 provinces et grandes villes littorales. Les autorités vietnamiennes ont par ailleurs signé des accords de partage d’informations et de coordination avec les forces navales et les garde-côtes de plusieurs pays, dont l’Inde, le Japon, la Chine et le Cambodge. La marine vietnamienne a en outre mis en service une ligne d’urgence avec ses consœurs brunéienne, cambodgienne, thaïlandaise et autres, afin de maintenir la sécurité de la navigation et de venir en aide aux pêcheurs le cas échéant.
… qui appellent à de nouvelles actions
Trân Tuân Anh, le président de la Commission économique centrale du Parti communiste vietnamien. Photo: AVI |
Le Comité national chargé de l’application de la Stratégie de développement durable de l’économie maritime jusqu’en 2030 a déterminé différentes mesures à prendre pour les temps à venir. Pour Trân Tuân Anh, le président de la Commission économique centrale du Parti communiste vietnamien, développement économique et préservation de la biodiversité doivent aller de pair…
«Il faut garantir un développement à la fois durable et rapide, mais aussi une véritable harmonie entre croissance économique, protection de l’environnement, préservation de la biodiversité maritime, adaptation au changement climatique et à la montée des eaux de la mer, et culture maritime», affirme-t-il.
D’ici à 2025, les collectivités locales doivent perfectionner leurs plans d’aménagement des espaces maritimes pour 2021-2030, mais aussi leurs plans d’exploitation et d’utilisation des ressources marines côtières, tout en assurant une bonne connectivité entre les régions littorales et les régions terrestres. Elles doivent également procéder au recensement général des ressources naturelles et de l’environnement maritime et insulaire, suivre le plan d’action national sur la gestion des déchets plastiques dans les océans pour 2030, le programme de renforcement des capacités et de modernisation des infrastructures techniques au service de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement maritime et insulaire pour 2030.
Plus généralement, les provinces littorales doivent collaborer avec le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement pour dynamiser l’économie maritime.