Législatives iraniennes : l’intransigeance demeure sur le nucléaire

(VOVworld) - Quelque 48 millions d’électeurs iraniens se rendent aujourd'hui aux urnes pour des élections législatives qui mettent aux prises le clan du Président Ahmadinejad à celui du guide suprême, l'ayatollah Khamenei. Du point de vue de l’opinion internationale, quel qu’il soit, le résultat ne devrait pas vraiment infléchir la position de Téhéran en ce qui concerne le nucléaire.

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L'élection oppose différents camps.AFP/BEHROUZ MEHRI

Ces élections législatives sont les premières depuis la réélection de Mahmoud Admadinejad à la Présidence de la République Islamique en juin 2009, réélection qui avait d’ailleurs suscité un large mouvement de contestation pendant près de 8 mois. Près de 48 millions d’électeurs iraniens, soit 4   millions de plus que lors du dernier scrutin en date, se rendaient donc aux urnes vendredi pour élire 290 parlementaires à choisir parmi plus de 3.400 candidats. Mais ces législatives sont surtout considérées comme un galop d’essai pour les présidentielles prévues l’année prochaine.

En réalité, ces élections se résument à un face à face entre le clan conservateur du président Mahmoud Adhadinejad et le clan religieux du guide suprême, l'ayatollah Khamenei. Or, s’il y a en tout cas un point sur lequel les deux hommes semblent d’accord, c’est le programme nucléaire, que l’un ou l’autre entendent mener avec intransigeance. Le président iranien essaie actuellement de remplacer l'ayatollah Khamenei qui, en tant que guide suprême, jouit d’un pouvoir, ou plutôt d’un contre-pouvoir, considérable. Selon la constitution iranienne, le guide suprême a en effet le droit de nommer ou de limoger les ministres du Renseignement, de la Défense, ou encore des Affaires Etrangères. C’est pourquoi, indépendamment du résultat des législatives, le guide suprême conservera de toute façon un pouvoir de décision important, notamment en ce qui concerne le nucléaire ou les relations avec les Etats-Unis. On observe d’ailleurs que bien qu’étant, par la force des choses, le bras droit du président, l’ayatollah Khamenei veille toujours à conserver ses prérogatives. Cela dit, surtout du point de vue de l’opinion internationale, Mahmoud Admadinejad paraît incontournable à un moment critique pour l’Iran qui se retrouve confronté à des sanctions de plus en plus fortes et à des menaces d’interventions militaires américaines ou israéliennes.

Les sanctions appliquées par les pays occidentaux à l’encontre de l’Iran commencent à se faire sentir, notamment pour les secteurs de l’énergie et des importations de denrées alimentaires. Ce mercredi, le porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que les Etats-Unis poursuivraient leurs efforts diplomatiques tout en durcissant leurs sanctions. Selon Washington, les Iraniens ne seraient pas encore en état de produire une bombe atomique. Il est donc encore temps d’agir en dehors de toute option militaire, chose qu’Israel semble désormais envisager, et qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles pour la région et pour le monde, de l’aveu même de l’administration de Barack Obama, qui espère pouvoir ramener Israel à la raison lors du sommet bilatéral prévu le 5 mars. Pour les Etats-Unis, l’heure n’est pas encore à la confrontation armée, même si toutes les options restent possibles pour faire plier Téhéran. Le chef d'Etat-major de l'armée de l'air américaine, le général Norton Schwartz, a d’ailleurs déclaré qu’en cas d’échec diplomatique, une attaque contre l’Iran était envisageable.

Ces législatives n’y changeront donc rien: l’Iran ne cèdera pas sur le nucléaire, dont il continuer à revendiquer un usage pacifique, ce que les pays occidentaux ne veulent pas admettre. Nous sommes donc bel et bien dans une logique de face à face qui se durcit de jour en jour.

Ánh Huyền

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