Les BRICS au sommet

(VOVworld) - Le sommet de Fortaleza va-t-il ouvrir un nouveau chapitre de la gouvernance économique mondiale ? C'est en tout cas l'objectif affiché par les cinq grands pays émergents, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud - les BRICS, qui se réunissent mardi 15 et mercredi 16 juillet dans cette ville du nord-est du Brésil, puis dans la capitale, Brasilia, pour leur sixième sommet annuel.

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Photo:internet

Le PIB nominal combiné des BRICS, qui comprennent un tiers de la population mondiale et plus d'un quart de la surface terrestre, était de 16.000 milliards de dollars en 2013, selon le Fonds monétaire international (FMI). Certaines sources ont même laissé entendre que les économies des BRICS pourraient dépasser le G7 d'ici 2027.

Parmi les cinq pays membres du groupe, la Chine a été « l'usine du monde » durant des années, le Brésil est une importante « base de matières premières » pour le marché international, la Russie est la « station d'essence » du monde, l'Inde est le « bureau du monde » bien connu, tandis que l'Afrique du Sud est le réservoir des ressources de l'Afrique.

En 2000, leur poids dans le PIB mondial atteignait à peine 8%. Selon Economist Intelligence Unit, ce chiffre pourrait s’élever en 2016 à près de 30%. Malgré une croissance ralentie dernièrement, personne n’ignore leurs énormes potentiels susceptibles de donner un vrai coup de pouce à l’économie mondiale, assoiffée d’une croissance plus équilibrée.

Un contrepoids sur l’échiquier mondial

Le point d’orgue de ce sommet  est  la création d'une banque de développement et d'un fonds de réserve dont l’ambition est d’être un contrepoids à la Banque mondiale et au Fond monétaire international, deux institutions financières dominées par les Etats-Unis et l’Europe.

Selon le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, la banque de développement des BRICS disposera d’un capital initial de 10 milliards de dollars en provenance de chaque pays membre qui devrait être porté à 100 milliards. Elle est destinée à financer des travaux d’infrastructure et des projets de développement durable. La banque commencera à consentir des prêts à partir de 2016. Elle est prête à s'ouvrir à d'autres pays membres des Nations Unies mais la participation détenue par les BRICS ne sera jamais inférieure à 55%.

En plus de la banque, le futur fonds de réserves abritera 100 milliards de dollars. La Chine y contribuera à hauteur de 41 milliards, la Russie, l’Inde et le Brésil apporteront 18 milliards chacun et l’Afrique du Sud 5 milliards. Ce dispositif représente une ligne de défense supplémentaire pour les BRICS en cas d’éventuelles difficultés au niveau de la balance des paiements.

Pas mal d’enjeux

La création de la banque exigera l’approbation législative des pays membres et nécessitera pas moins d’un an pour sa mise en œuvre. La somme de 100 milliards de dollars destinée au fonds de réserves des BRICS ne représente que 2,2% des 4,3 mille milliards de dollars d’actifs contrôlés par des fonds souverains dans le monde entier. Le montant alloué est encore trop faible pour permettre la mise en place des projets. Le capital initial de ces deux nouvelles institutions est donc incapable de relancer la croissance. Les investisseurs étrangers sont encore réticents alors que les regards de chaque pays membre se tournent vers leurs véritables problèmes : les élections au Brésil, la crise en Ukraine dans le rapport avec la Russie, ou les politiques économiques du nouveau Premier ministre indien, Narenda Modi. New Dehli accordera plus d’attention à la croissance et à la maîtrise de l’inflation plutôt qu’à la coopération avec les BRICS, estime Arvind Subramanian, expert de l’Institut Peterson d’économie internationale. Moscou souhaite quant à lui introduire les sujets brûlants du monde à l’ordre du jour, et appeler les dirigeants des BRICS à fustiger les embargos occidentaux.

Les BRICS disposent de nombreuses opportunités pour élargir leur influence sur la scène internationale de l’après-crise financière de 2008, en particulier, sur l’aspect policito-économique. La naissance d’une nouvelle banque et d’un fonds de réserves est considérée comme une nouvelle percée pour le marché financier mondial.

 


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