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Les négociations se sont ouvertes samedi dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de 1950-1953. Il s’agissait des discussions intercoréennes au plus haut niveau depuis près d'un an.

Les progrès obtenus

Comme l’exigeait Séoul, la RPD de Corée a accepté d’exprimer ses « regrets » pour l’explosion d’une mine antipersonnel survenue le 4 aout, à la frontière, ayant mutilé deux soldats sud-coréens. Cet événement avait provoqué l’ire de Séoul, qui avait alors décidé de reprendre sa guerre de propagande en diffusant à plein volume par ses haut-parleurs des messages de propagande à la frontière. Lundi, la République de Corée s’est engagée à mettre fin à cette pratique. PyongYang a aussi annulé l’ordre de placer son armée en « état de quasi-guerre ». Les deux parties ont également convenu d’organiser le plus tôt possible un dialogue intergouvernemental pour réchauffer les relations intercoréennes et d’œuvrer vers une reprise le mois prochain des réunions des familles séparées par la guerre. Les deux Corées ont aussi unanimement décidé d’intensifier leurs échanges populaires.

Un accord largement applaudi

Cet accord a immédiatement été salué par la communauté internationale. Les mesures contenues dans l'accord vont non seulement régler la crise actuelle mais doivent permettre également de donner un «nouvel élan» aux relations entre les deux Corées à l'avenir, ont souligné les dirigeants du monde. Mais certains analystes ne sont pas aussi optimistes en qualifiant les tensions sur la péninsule coréenne d’« affaire de tous les jours ». D’après eux, le récent regain de tension ne résulte que d’un nouvel agissement nord coréen qui s’inscrit dans la politique « Au bord de la guerre » appliquée par Pyongyang à chaque fois que la République de Corée et les Etats-Unis s’apprêtent à mener un exercice militaire commun. C’est pareil pour cette fois, les tensions intercoréennes semblaient atteindre leur apogée alors que des échanges de tirs ont eu lieu et que Pyongyang a renforcé sa présence militaire à la frontière commune. Mais enfin, les deux parties se sont retrouvées à la table de négociations pour désamorcer la crise. En fait, selon les observateurs, la RPD de Corée ne voulait pas laisser cette affaire aller trop loin. Elle voulait en fait faire pression sur Séoul pour qu’elle retourne à la table de négociations.

Vers un traité de paix ?

Malgré les progrès obtenus, cet accord ne permet pas encore de régler définitivement les vrais contentieux intercoréens qui résident dans le programme nucléaire controversé de PyongYang. Rappelons que les deux Corées sont techniquement en conflit depuis soixante-cinq ans car la guerre de Corée a pris fin avec un simple cessez-le-feu qui n’a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme. On s’attend à ce qu’après cet accord, les négociations redémarrent et pourquoi ne pas croire qu’elles puissent aboutir à un accord de paix définitif ?