Les difficiles missions du 33e sommet de l’Union africaine

(VOVWORLD) - Le sommet de l’Union africaine (UA) s'est ouvert dimanche 9 février à Addis- Abeba avec pour thème principal «Faire taire les armes». Les dirigeants africains se sont penchés tout particulièrement sur les multiples conflits qui ravagent leur continent, conflits qu’ils ont tenté, tant bien que mal, de résoudre.
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Les dirigeants africains participant au 33e sommet de l’UA. Photo: Reuters

Le thème  choisi cette année « Faire taire les armes » est apparu hautement symbolique sur un continent où l’on recense actuellement pas moins d’une vingtaine de conflits armés. Lors du sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui succède à l'Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a officiellement pris la présidence tournante  de l'UA pour un an. Il a annoncé qu’en 2020, l’Union Africaine privilégiera le renforcement de la solidarité des pays membres, le développement d’une économie s’inscrivant dans une démarche de développement durable et la résolution des  conflits. A ce propos, le nouveau président a souligné la volonté de l’Union africaine de peser davantage dans la résolution des conflits en Libye, au Sahel et au Sahara occidental.  

Mettre fin aux conflits : une mission impossible 

En 2013, à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation de l’UA, les dirigeants africains s’étaient solennellement engagés à mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020. Malheureusement, la réalité est tout autre. Seuls le Soudan et la République centrafricaine ont vu les affrontements perdre de leur intensité. En revanche, la situation s’est empirée en Libye, au Soudan du Sud, au Mozambique… Lors du sommet d’Addis-Abeba, plusieurs observateurs ont vertement déclaré que l’engagement pris par l’Union africaine avait échoué.

En effet, en 15 ans, le nombre des conflits en Afrique a pratiquement triplé. Certains conflits dont ceux en Libye ont été aggravés par les interventions étrangères et la recherche de solutions pour les résoudre semble difficile tant les intérêts des différents intervenants sont divergents.

L’insuffisance de financement pour les missions de maintien de la paix constitue également un obstacle à  la stabilisation de la sécurité régionale.

Des défis du développement

Et c’est ainsi que le cercle vicieux pauvreté-conflits-pauvreté continue. En plus de provoquer des morts et des souffrances, ces guerres interminables freinent et continueront de freiner le développement de l'Afrique. Depuis des décennies, le continent doit importer l’essentiel des équipements de production et des véhicules dont il a besoin, alors que 75% de ses exportations ne sont que des ressources naturelles brutes. Et pour ne rien arranger, la corruption sévit largement. Présent à ce 33e sommet de l’UA, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a dénoncé la corruption comme étant le principal facteur qui fait tarir les ressources de développement de l’Afrique.

Selon les experts, les objectifs affichés par l’Union africaine lors de son 33e sommet, que ce soit le développement économique, la réforme politique ou la résolution des conflits, étaient donc extrêmement ambitieux, voire surréalistes.

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