(VOVWORLD) - La mort d’un noir américain étouffé sous le genou d’un policier blanc, lundi 25 mai à Minneapolis, a suscité la colère et l’indignation dans tous les États-Unis. Depuis, les manifestations anti-racistes se multiplient dans les grandes villes américaines et à travers le monde.
George Floyd, 46 ans, est mort le 25 mai dernier lors d’une intervention policière à Minneapolis après qu’un policier blanc, Derek Chauvin, a plaqué son genou sur son cou pendant plus de 9 minutes. Georges Floyd était soupçonné d’avoir tenté de payer ses cigarettes avec un faux billet de 20 dollars. Après sa mort, quatre policiers ont été licenciés et Derek Chauvin a été arrêté et inculpé d’homicide involontaire. Malgré cette inculpation, les protestations se poursuivent et la situation devient hors de contrôle.
Manifestations et colère partout aux États-Unis
Les manifestations sont quotidiennes et ont gagné au moins 140 villes américaines. 40 d’entre elles ont imposé un couvre-feu.
Du jamais vu depuis les émeutes ayant suivi l’assassinat du révérend noir américain Martin Luther King en 1968. Quelque 5000 soldats de la Garde nationale ont été déployés dans 15 États et à Washington, et 2000 autres se tiennent prêts à intervenir si nécessaire.
Depuis la mort de George Floyd, les réactions se multiplient à travers le monde. Dans un long message posté le 1er juin sur Medium, l’ancien président américain Barack Obama a encouragé les Américains à se saisir de ce moment historique pour faire bouger les choses et adopter des lois et des pratiques institutionnelles spécifiques. Ce même jour, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les Américains à protester pacifiquement contre les inégalités raciales et a appelé les autorités américaines à faire preuve de retenue. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait savoir que ses concitoyens suivaient la situation avec stupéfaction et horreur.
Selon les médias et les experts, le meurtre de George Floyd a plongé les États-Unis dans un chaos sans précédent. Certains estiment même que la situation devrait être encore plus tendue et imprévisible dans quelques jours car l’émotion a largement dépassé les frontières américaines.
Une flambée des manifestations dans le monde
Les manifestants à Auckland le 1er juin. Photo: AFP/AVI
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En Nouvelle-Zélande, environ 2.000 personnes se sont rassemblées le 1er juin devant le consulat des États-Unis à Auckland, scandant des slogans comme «Black lives matter» («la vie des Noirs compte») ou «No justice no peace» («pas de justice, pas de paix»). Un demi-millier de personnes se sont aussi retrouvées à Christchurch, sur l'île du Sud, et autant lors d'une veillée devant le Parlement à Wellington, où ont été présentés les noms de centaines d'Américains morts du fait du racisme.
En Europe, des centaines de personnes ont manifesté à Trafalgar Square, dans la capitale britannique, dimanche 31 mai. Les manifestants se sont agenouillés durant plusieurs minutes, un geste symbolisant la lutte contre les discriminations aux États-Unis et ont terminé leur manifestation devant l’ambassade américaine. L’ambassade des États-Unis à Berlin a aussi été le théâtre de manifestations le 30 mai sous le slogan: «Justice for George Floyd».
Au Canada, à Montréal, des milliers de personnes se sont réunies, le 31 mai, pour dénoncer la brutalité policière et le profilage racial.
Des appels à manifester contre le racisme ont été lancés dans plusieurs autres pays en Asie et en Afrique.
Selon les experts, la multiplication des manifestations anti-racisme à l’échelle mondiale montre que ce problème préoccupe l’opinion internationale et que les hommes aspirent à un monde plus juste et plus équitable.