(VOVWORLD) - Le Comité constitutionnel syrien restreint s’est réuni le 18 octobre à Genève, sous l’égide de l’envoyé spécial des Nations unies, Geir Pedersen, pour des discussions en format restreint. Convoquées pendant une semaine, ces discussions ont pour objectif d’ouvrir la voie à un règlement politique du conflit syrien.
Réunion du Comité constitutionnel syrien à Genève, en Suisse, le 30 octobre 2019. Photo: THX/ TTXVN |
Des efforts pour bâtir la confiance
Le Comité constitutionnel syrien a été créé en septembre 2019 avec la mission de modifier la Constitution de 2012 ou d’élaborer une nouvelle mouture de la Constitution syrienne. Le comité est composé de 50 représentants du régime, 50 membres choisis par l’opposition et 50 membres choisis parmi les organisations de la société civile nommées par les Nations Unies. Le comité restreint se compose de 45 représentants, chaque partie disposant respectivement de 15 représentants.
Au cours des deux dernières années, le comité s’est réuni cinq fois, mais les discussions n’ont pas abouti en raison des désaccords profonds entre l’opposition et le gouvernement syrien. Les observateurs espèrent donc que le présent cycle de négociation permettra d’obtenir un consensus sur l’élaboration d’une nouvelle constitution.
La Syrie est embourbée dans une guerre civile depuis 2011. Tout commence par des manifestations pacifiques contre le régime de Bachar el Assad. Réprimé avec une férocité inattendue, ce mouvement de contestation se transforme en une rébellion armée. Au cours de cette même période, l’État islamique (EI) autoproclamé en profite pour s’étendre dans le pays. Dans l’objectif de repousser l’EI et de rétablir la paix en Syrie, de nombreux pays décident d’entrer dans le conflit syrien.
Des soldats syriens à un poste de contrôle dans le district de Daraa al-Balad, dans le sud-ouest de la ville de Deraa, le 12 septembre 2021. Photo: AFP/ TTXVN |
Un avenir incertain pour la Syrie
Dix ans après le début du conflit en Syrie, les conséquences humanitaires continuent de provoquer choc et effroi. En une décennie, près de 400.000 personnes ont péri et 5 millions de civils ont été déplacés. À ce jour, le gouvernement syrien a repris le contrôle de la quasi-totalité du territoire mais 10 ans de guerre ont ravagé les infrastructures essentielles, anéanti l’accès à la santé et privé des centaines de milliers d’enfants de leur droit à l’éducation. À cette situation, s’ajoute la pandémie de Covid-19 qui aggrave plus durement encore les conditions de vie des Syriens. Selon l’ONU, près de 60% de la population syrienne se trouvent en situation d’insécurité alimentaire.
Les enfants paient un lourd tribut. Selon l’UNICEF, près de 5 millions d’enfants n’ont jamais connu la paix et un million d’autres sont nés dans des camps de réfugiés dans les pays voisins. 3,5 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et 90% d’entre eux ont un besoin urgent de soutien matériel et psychologique. Pendant ce temps, la guerre se poursuit et le rétablissement de paix reste une question difficile.
Des milliers de Syriens attendent une nouvelle élection libre, laquelle ne pourra se tenir qu’après la mise en place d’une nouvelle constitution. La réussite de ces discussions revêt donc une importance capitale pour sortir la Syrie de la crise socioéconomique et humanitaire qu’elle affronte.