Nouvelle tempête politique au Japon

(VOVworld) – Une nouvelle tempête politique s’éveille au pays du Soleil levant. Alors que l’économie stagne, que les litiges territoriaux restent tendus, le Premier ministre Yoshihiko Noda a décidé de dissoudre le parlement. Cette décision devrait prendre effet, au plus tôt vendredi 16 novembre, ouvrant la voie à la tenue d’élections générales en décembre. Selon de nombreux observateurs, il est fort probable que M. Noda ne conserve plus son poste à l’issue de ces élections.

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En décidant de dissoudre la Chambre basse, Yoshihiko Noda semblait vouloir éviter à son gouvernement une motion de censure demandée par l’opposition. Photo: lepoint.fr

Les élections générales pourraient avoir lieu, au plus tôt, le 16 décembre 2012 et, au plus tard, le 20 janvier 2013, ont annoncé plusieurs médias japonais. Le Premier ministre Yoshihiko Noda a donc renoncé à attendre septembre 2013 pour le renouvellement des sièges à la Chambre basse. Or, de l’avis de nombreux analystes, il aura du mal à assurer une victoire à son parti (le PDJ- Parti Démocrate du Japon), dont les mauvaises performances au cours de ses 3 années au pouvoir ont profondément déçu l’électorat.

Alors pourquoi cette décision ? En décidant de dissoudre la Chambre basse, Yoshihiko Noda semblait vouloir éviter à son gouvernement une motion de censure demandée par l’opposition. Il craignait s’il ne gagnait pas cette épreuve, de voir son cabinet obligé de démissionner, sans avoir réussi à faire passer la loi prévoyant un doublement de la taxe sur la consommation, pour la porter à 10%. Devant le Sénat, contrôlé par l’opposition, il a d’ailleurs déclaré qu’une démission du gouvernement était synonyme de renoncement, par le Premier ministre, à sa responsabilité. M. Noda a appelé les sénateurs à adopter les principales propositions de loi de son gouvernement, lors de la session extraordinaire du Parlement, qui se tient en ce moment-même et dont la fin est prévue le 30 novembre. Le Premier ministre a également souligné l’urgence de prendre des mesures de stimulation face au ralentissement de l’économie nipponne, freinée par la hausse du yen et la stagnation économique mondiale suite à la crise financière européenne.

Concernant sa décision de dissoudre la Chambre basse, Yoshihiko Noda n’a pas eu le soutien de son propre parti. Bien au contraire. Le secrétariat du Parti démocrate japonais lui a même signifié sa protestation, textuellement. Un membre influent de ce parti, Yoshikatsu Nakayama, qui est également président de la commission des Affaires extérieures de la Chambre basse, a appelé le Premier ministre Noda à démissionner au cas où il souhaiterait la tenue d’élections anticipées. Les membres du Parti démocrate craignent de perdre le contrôle en cas de dissolution de la Chambre basse, car leur gouvernement devient plus impopulaire. En effet, la cote de popularité du gouvernement nippon est descendue à 18%, un triste record qui s’explique, en partie, par la proposition du Premier ministre Noda d’augmenter la taxe sur la consommation. Selon un récent sondage d’opinion publié dans le journal Asahi, 64% des personnes interrogées déclarent ne pas soutenir le cabinet Noda, contre 59%, le mois dernier.

Il semble fort probable qu’Yoshihiko Noda ne parvienne pas à gagner les prochaines élections générales. Une nouvelle fois, la scène politique japonaise serait bouleversée. En réalité, au cours des 5 dernières années, les modifications fiscales ou budgétaires ont souvent eu raison des chefs successifs du gouvernement. En août 2008, le Premier ministre Naoto Kan s’est engagé à démissionner pour ouvrir la voie à l’adoption, par le Parlement, de 3 propositions de loi qui lui tenaient à cœur. Aujourd’hui, si Yoshihiko Noda, son successeur, n’a pas le cran nécessaire pour traverser cette période difficile, le Japon devra alors se préparer à l’arrivée d’un 7ème Premier ministre en un peu plus de 5 ans. L’impact de cet éventuel changement sur la donne politico-économique mondiale risque d’être de taille, au détriment du Japon. Car, l’instabilité du plus haut poste politique de ce pays explique, en partie, une diminution de l’influence japonaise sur la scène internationale, en tout cas dans l’économie.

 

 
















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