(VOVWORLD) - Si certains points de désaccord subsistent, de nouveaux progrès ont été observés ces derniers jours, lors des négociations sur la reprise de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, la signature d’un accord est désormais «une affaire de jours». Cependant l’Iran et les États-Unis ne sont pas encore d’accord sur tout.
Réunion de la commission mixte de l’accord sur le nucléaire iranien à Vienne (Autriche), le 6 avril 2021. Photo: Reuters |
L’Iran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers directs avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, auxquels assistent les États-Unis de manière indirecte, pour relancer l’accord de Vienne de 2015, connu sous le nom de JCPOA et censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Si Téhéran souligne qu’un accord peut être conclu, à condition que la partie américaine soit réaliste, Washington s’est dit, le 21 mars, prêt à prendre des «décisions difficiles» pour parvenir à réactiver le JCPOA.
Afin de régler les derniers points de désaccord, le coordinateur de l’Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, a rencontré, ce dimanche à Téhéran, le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, et le négociateur iranien, Ali Baghéri. «Nous devons conclure cette négociation. L’enjeu est important», a déclaré Enrique Mora, qui a promis de faire des efforts pour combler les écarts restants entre les positions des parties prenantes.
Le coordinateur de l’Union européenne chargé de superviser les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora. Photo: AFP/ TTXVN |
Ces écarts sont importants et la mission du coordinateur de l’Union européenne est pour le moins délicate. Le 27 mars, le ministre iranien des Affaires étrangères a rappelé que la priorité absolue de son pays était de «bénéficier de tous les avantages économiques et de la levée effective des sanctions». Pour Hossein Amir Abdollahian, si les négociations n’ont pas encore abouti, c’est parce que les États-Unis n’ont pris aucune décision politique pour lever les sanctions. De son côté, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, avait averti, le 25 mars, que Washington et ses alliés accentueraient la pression sur Téhéran, si les mesures diplomatiques venaient à échouer.
Ces déclarations tempèrent l’optimisme qui est né le 23 mars, lorsque le chef de la diplomatie iranienne déclarait que toutes les parties étaient très proches d’un accord.
Cela étant, aucun des négociateurs ne semble avoir perdu l’espoir. Samedi, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que la conclusion d’un accord était une «affaire de jours».
La visite du coordinateur de l’Union européenne, Enrique Mora, en Iran coïncide avec celle du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, au Moyen-Orient et au Maghreb. Il faut savoir que la perspective d’un accord sur le nucléaire iranien inquiète Israël et les alliés des États-Unis dans la région du Golfe, qui perçoivent l’Iran comme une menace.
Or, pour l’Iran comme pour les États-Unis, le sauvetage du pacte nucléaire de 2015 est d’une importance capitale. Pour l’Iran, la levée des sanctions lui permettra de sauver son économie. Pour les États-Unis, l’obtention d’un accord leur apportera un double intérêt: un succès diplomatique avantageux pour le président démocrate Joe Biden, lors des prochaines élections de mi-mandat, et la prémisse d’une descente tant souhaitée du prix des carburants.