(VOVworld) - Barack Obama est arrivé dimanche à la Havane. C’est la première visite d’un président américain en exercice sur l’île depuis 88 ans. Cette visite, qui durera jusqu’à mardi, vise à rendre « irréversible » le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba, amorcé par le patron de la Maison Blanche en décembre 2014.

Poignée de main entre le président américain Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro. Photo Reuters

Aucun président américain en exercice ne s’était rendu à Cuba depuis Calvin Coolidge en 1928. A la Havane, Barack Obama a rencontré son homologue cubain Raul Castro. Le point d’orgue de sa visite a eu lieu mardi avec le « discours au peuple cubain » retransmis par la télévision cubaine. Barack Obama doit participer à un forum avec des entrepreneurs cubains et à un match de baseball entre la sélection cubaine et l’équipe américaine des Tampa Bay Rays.

Une visite historique

L’ouverture envers Cuba n’est qu’un des nombreux exemples des changements dans la politique étrangère américaine qu’avait annoncés Barack Obama au moment de son élection en 2008. La Maison Blanche a d’ailleurs affirmé que ce rapprochement profiterait au peuple cubain mais aussi aux entreprises américaines. En effet, si l’embargo économique et commercial, pilier central de la politique américaine envers Cuba depuis 1961, a dévasté l’économie cubaine, il a aussi coûté cher aux Etats-Unis. Selon la Chambre de commerce des Etats-Unis, le manque à gagner import-export américain est estimé à plus d’1 milliard de dollars par an.

Ce rapprochement permettra donc à Cuba de s’ouvrir plus largement sur le monde et de mener les réformes nécessaires pour changer son modèle de croissance. « La perle des Caraïbes » qui est en pleine restructuration propose en effet de très ambitieuses opportunités d’investissements technologiques et énergétiques monumentales.  

Les divergences persistent

Au deuxième jour de sa visite, Barack Obama a salué un « jour nouveau » dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba, même s’il a reconnu que de réelles « différences » demeuraient entre les deux pays, notamment en matière de droits de l’homme. Les Etats-Unis ne vont pas changer leur objectif, mais plutôt leur moyen d’approche, a publiquement annoncé Barack Obama.

De son côté, la Havane a prévenu « qu’elle n’était pas prête à renoncer à un seul de ses principes (...) pour avancer vers la normalisation ». Le président cubain qui a fermement défendu la voie vers le socialisme de son pays, a demandé à son homologue américain de lever les sanctions économiques et politiques. Pour les Cubains, la normalisation complète des relations passe par la levée totale de l’embargo et la restitution de la base de Guantanamo, un autre point d’achoppement de taille.

Il faudra du temps pour éliminer ces divergences. Mais sur le moyen terme, la visite d’Obama à la Havane ouvre la voie à une série de politiques plus dynamiques en faveur de Cuba et de l’Amérique latine.