Pétrole : quelle issue après l’échec des négociations à Doha ?

(VOVworld) - Les cours du pétrole sont en net recul lundi après l’échec de la réunion entre producteurs à Doha qui mine la crédibilité de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) comme régulateur du marché et laisse entier le problème de l’excès de l’offre sur le marché mondial.



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L’Arabie saoudite, le Qatar, le Venezuela et la Russie s’étaient déclarés « optimistes » la veille de la réunion des 18 pays producteurs de pétrole qui portait sur la possibilité de conclure un accord visant à geler leur production jusqu’à octobre. Mais c’est sur un constat d’échec qu’ils se sont quittés dimanche soir à Doha après 6 heures de négociations. Le ministre russe de l’Energie Alexander Novak a estimé que sans cet accord, il faudrait attendre 6 mois pour que le prix de l’or noir retrouve son équilibre.

Aucun signe de gel de production

Or, force est de constater que les pays du Golf n’ont cessé d’augmenter leur production pétrolière ces dernières années. En Arabie saoudite, le nombre des plate-forme pétrolières opérationnelles est passé de 59 en 2014 à 67 en 2016.  Le chef de file de l’OPEP a l'intention de passer sa production de brut à 300.000 barils par jour de plus en 2018. Amin Nasser, directeur exécutif de Saudi Aramco, le plus grand groupe gazo-pétrolier saoudien, n’a pas caché son ambition non plus de multiplier le rendement de sa rafinnerie Ras Tanura à 550.000 barils par jour. « Nous ne freinerons aucun projet d’exploitation », a-t-il prévenu.

L’Irak,  le deuxième producteur de l’OPEP augmente aussi sa production. La State Oil Marketing Organization vient de dévoiler que le pays avait produit en mars dernier : 4,55 millions de barils par jour, un record !

A l'identique, le Koweït cherche à passer de 3 millions à 3,165 millions de barils par jour en 2017, a affirmé Jamal Jaafar, directeur exécutif de la Kuweit Oil Company.

L’Iran, absent dimanche à Doha, se refuse également à stabiliser sa production au moment où la levée des sanctions occidentales liées à son programme nucléaire va lui permettre de reprendre pied sur le marché mondial du brut.

Cet excédent d'offre se heurte à une demande mondiale estimée à 31,46 millons de barils par jour, soit une baisse de 60.000 barils par jour.

 

Les impacts négatifs sur le marché du pétrole

Suite à l’échec de Doha, les cours du pétrole ont chuté lundi sur les marchés asiatiques. Le Brent de la mer du Nord a perdu près de 7 % dans les premiers échanges pour revenir tout juste au-dessus de 40 dollars le baril. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a cédé 2,11 dollars ou 5,23 % par rapport à la clôture de vendredi (38,16 dollars).

Cette chute va porter un coup dur au Venezuela, à la Russie et aux pays de l’OPEP dont les recettes d’exportation proviennent essentiellement de la vente du pétrole. Pour rappel, avec la chute d’environ 60% des cours du brut depuis juin 2014, les pays exportateurs ont perdu des centaines de milliards de dollars et accusé des déficits budgétaires ayant conduit à des mesures d’austérité.

Au Koweït, les travailleurs du secteur pétrolier observaient lundi leur deuxième jour de grève. Ils protestent contre les projets du gouvernement visant à réduire leurs  avantages et à baisser leurs salaires. La grève se poursuivra jusqu’à ce que les exigences des travailleurs soient acceptées, a déclaré Saif al-Qahtani, chef du syndicat koweïtien. De son côté, le gouvernement a jugé la grève illégale et appelé à des poursuites judiciaires contre le syndicat et a demandé à la firme publique Kuwait Petroleum Corp (KPC) de recourir à du personnel étranger.

 Le gel de la production du brut n’a pas abouti à un accord, en conséquence, la surabondance de l’offre persiste et les stocks restent élevés. Sans une entente entre les producteurs, la perspective d’un rebond des cours s’éloigne.

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