Pourquoi la coalition n’arrive t-elle pas à stopper la progression de l’EI ?

(VOVworld)- L’État islamique (EI) s’est emparé dimanche dernier de deux villes stratégiques en Syrie et en Irak. Neuf mois après le commencement des frappes aériennes menées par les Etats-Unis contre Daech, le groupe fait preuve d'une grande résilience et remet sérieusement en cause l'efficacité de  cette stratégie. 

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Photo: internet

En 5 jours seulement, les djihadistes se sont emparés de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie.  Ramadi est le chef-lieu de la province d’Anbar, et elle n’est située qu’à 85 km seulement de Bagdad, la capitale irakienne. Après avoir pris le contrôle de la ville antique de Palmyre, l’EI dirige désormais la moitié du territoire syrien, cette moitié même qui abrite les grands gisements de pétrole. Ces pertes sont un véritable coup dur pour la coalition internationale dont la stratégie est lourdement critiquée.

 Une défaite de la coalition ?

Suite aux échecs successifs essuyés sur le terrain, la stratégie de lutte contre l’EI du président Barack Obama a été remise en cause par des experts militaires et certains sénateurs américains. Pour certains, la coordination entre les Etats-Unis, l’Union européenne et le monde arabe est inopérante et aucun signe ne laisse à penser qu’elle a affaibli l’EI. Or, paradoxalement, quelques jours avant le contrôle de Ramadi et de Palmyre par l’EI, Washington, Londres et les pays arabes soulignaient, dans leurs rapports rendus publics, que l’EI reculait en raison d’un manque de ressources financières et d’armes. La vérité est tout autre. Deach progresse très rapidement en Irak, en Syrie mais aussi en Arabie Saodite et au Yémen.

Jeudi, dans une interview donnée à Atlantic, le président Barack Obama a qualifié la perte de Ramadi de « revers tactique ». Il a affirmé que les Etats-Unis n’étaient pas en train de perdre la lutte contre l’EI mais qu’il était cependant nécessaire que Washington repense sa stratégie contre les djihadistes.

Pourquoi l’EI progresse t-il toujours ?

Les analystes ont observé que la coalition remportent des victoires lorsque les raids sont menés en parallèle au déploiement de forces alliées au sol. À Ramadi par exemple, la ville est au coeur «du fief sunnite et les habitants n’ont pas complètement rejeté l’EI ». On note de surcroit que les combattants de l’EI s’adaptent de plus en plus rapidement aux raids aériens de la coalition. Ses financements restent importants grâce aux revenus pétrolifères. 

Vers une nouvelle stratégie ?

Face aux revers subis sur le terrain, certains pays ont préconisé l’envoi de troupes pour combattre l’EI. Jusqu’à présent, Washington et l’OTAN ont refusé d’envoyer des soldats combattre sur place, préférant apporter un soutien à l’armée locale et frapper l’organisation EI par le biais de raids aériens. Force est toutefois de constater que les 3000 raids menés en Irak et en Syrie depuis la fin de l’été 2014 n’ont pas permis de repousser l’EI qui ne cesse de progresser. Washington doit il revoir sa stratégie de lutte contre l’EI ? On aura la réponse le 2 juin prochain, date à laquelle les membres de la coalition se réuniront à Paris pour débattre de leur stratégie./.

 

 

 

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