Présidentielle américaine : la course n’est pas finie

(VOVworld)-Le Président sortant Barack Obama et son adversaire Mitt Romney se sont retrouvés mardi soir pour un 2ème débat télévisé qui avait lieu deux semaines après le premier, et qui était surtout axé sur des questions de politique intérieure. Actuellement, les deux candidats sont au coude à coude dans les intentions de vote, et naturellement, le résultat est tout à fait imprévisible.

Le deuxième débat s’est donc déroulé mardi soir. De l’avis général, il a été plus vif que le précédent, qui avait eu lieu le 4 octobre. Economie, emploi, énergie, impôts, immigration... les échanges auront fait la part belle à la politique intérieure, avec toutefois quelques échappées sur les relations extérieures.

Il semble bien que, contrairement au premier débat où il avait fait pâle figure, Barack Obama ait repris l’ascendant sur un Mitt Romney plus emprunté, en n’hésitant pas à souligner les acquis de son premier mandat : 5 millions 200 000 nouveaux emplois créés, des réductions d’impôts, des prestations sociales accordées aux femmes, des aides médicales... Pour sa part, Mitt Romney n’a pas hésité à pointer du doigt les faiblesses de Barack Obama, en lui reprochant notamment d’avoir accru la dette publique, d’avoir délaissé le développement énergétique et d’avoir poussé 20 millions d’Américains dans le chômage. Pour mieux se démarquer de son adversaire sur ce point précis, il s’est même engagé à créer 12 millions nouveaux emplois dans les quatre ans qui viennent. L’ancien gouverneur du Massachusetts a par ailleurs estimé que la Maison Blanche devait endosser la responsabilité de la stagnation économique actuelle et a fustigé la gestion économique de Barack Obama, synonyme, à ses yeux, d’augmentation du déficit budgétaire fédéral. De son côté, le président sortant ne s’en est pas laissé conter, accusant son contradicteur de faire preuve de mauvaise foi en dénigrant des politiques dont l’effet commençait à se faire sentir. Il a également accusé le représentant du Parti républicain d’être un homme inrésolu, notamment dans le domaine de l’énergie, un domaine dans lequel Mitt Romney a effectivement tergiversé à plusieurs reprises.   

Pour ce qui est des relations extérieures, deux sujets ont été abordés : l’attentat ayant coûté la vie à l’ambassadeur et à trois diplomates en Libye et les relations commerciales avec la Chine. Mitt Romney s’en est pris au gouvernement d’Obama, coupable, selon lui, de légèreté vis-à-vis de la sécurité des diplomates américains. Il a par ailleurs estimé que les politiques mises en oeuvre par le président sortant au Moyen Orient étaient inconséquentes et que les Etats-Unis n’étaient plus en position de force avec la Chine, notamment en termes de système monétaire et de compétitivité. Quant à Barack Obama, il ne s’est pas privé de rappeler qu’en tant que directeur de la société privée Bain Capital, Mitt Romney avait procédé à des délocalisations... en Chine, renvoyant ainsi son contradicteur dans les cordes.     





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Mitt Romney et Barack Obama lors du deuxième débat télévisé, à Hempstead, dans l'État de New York. (Photo : STAN HONDA/AFP)





Ce deuxième débat télévisé, qui avait lieu à l'Université d'Hofstra, dans l'Etat de New-York, aura donc été très intense. Le président sortant devait absolument saisir l’opportunité pour enrayer une dynamique favorable à son adversaire. Comme c’était à prévoir, les échanges ont été vifs et même passionnés. De l’avis des analystes, Barack Obama a su se montrer plus offensif que lors de sa première et décevante prestation et ainsi reprendre la main. Selon un sondage effectué juste après le débat, 46% des téléspectateurs ont estimé que le président sortant avait su dominer la situation, contre seulement 39% pour Mitt Romney. 73% ont estimé que Barack Obama avait fait mieux par rapport à ce qu’ils attendaient, contre seulement 37% pour Mitt Romney. Cependant, un autre sondage effectué par Reuters/Ipso, sur 1 700 Américains, a montré que la plupart des électeurs appréciaient davantage Mitt Romney, surtout pour des questions cruciales comme la réduction du déficit budgétaire fédéral. Même en matière de relations extérieures, qui sont considérées comme le point fort d’Obama, Mitt Romney a obtenu des avancées impressionnantes. Selon les résultats de ce sondage Reuters/Ipso, l’écart entre Mitt Romney et Barack Obama s’est également réduit en ce qui concerne le dossier nucléaire iranien, passant de 9 à 1%. Même chose pour la question de la lutte anti-terroriste : l’écart a été ramené à 3%, contre 11% auparavant. Cependant, Obama devance toujours son adversaire avec 41,5% des intentions de vote, contre 39,1% pour la question sur les impôts, et de 40,9% contre 37% pour les politiques de sécurité sociale.

Un dernier débat portant sur la diplomatie doit avoir lieu lundi prochain. Ce sera la dernière occasion pour les deux candidats de gagner les indécis à leur cause. Selon les analystes, la pression peut changer de camp après chaque débat. Difficile, donc, de prévoir qui sortira vainqueur de ce scrutin du  6 novembre prochain !

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