L’éducation et la formation sont considérées par le Parti Communiste et l’Etat Vietnamiens comme la politique nationale prioritaire et la force motrice du développement socio-économique. Il y a 16 ans, le 2è plénum du comité central du Parti Communiste Vietnamien, 8è exercice, avait promulgué une résolution sur les orientations stratégiques de développement de l’éducation, de la formation, des sciences et technologies jusqu’en 2010. Grâce à ce texte, l’éducation vietnamienne a vu d’importants progrès tant en quantité qu’en qualité. Le Vietnam est passé d’une éducation limitée à une éducation plus massive. Mais en marge des progrès, il subsiste encore des fragilités: le contenu éducatif laisse à désirer et ne répond pas aux exigences du développement national. Le système éducatif n’est pas suffisamment au point et les programmes d’enseignement sont encore loins de la réalité. Les méthodes,  l’apprentissage, le contrôle et l’évaluation sont obsolètes et archaïques. Le contingent d’enseignants et de personnel administratif n’est pas assez compétent. Pour procéder à une réforme radicale et intégrale de l’éducation vietnamienne, il faut restructurer en profondeur le système éducatif, selon le professeur Bành Tiên Long, ancien vice-ministre de l’éducation et de la formation:

La réforme de la pensée dans l’éducation n’est pas à hauteur de celle effectuée dans l’économie depuis 1986. Nous estimons que les étapes ne sont pas très adaptées. Par exemple, le programme de 12 ans pour l’enseignement primaire et secondaire est trop lourd et trop encombrant. Cela freine le développement naturel des enfants depuis l’école maternelle et l’école primaire. Les conséquences s’en ressentent.

Le professeur Nguyên Minh Thuyêt, ancien vice-président de la commission de la culture, de l’éducation, des jeunes, des adultes et des enfants de l’Assemblée nationale estime qu’il faut avant tout définir clairement de nouveaux objectifs et procéder en même temps à une réforme active de l’économie, de la société et des politiques. Cela permettra le développement de l’économie à but éducatif. Nguyên Minh Thuyêt:

Pour cette réforme, nous devons insister sur l’ouverture du contenu éducatif et de la méthode. Par crainte de faire des erreurs, nous n’avons pas laissé suffisamment de place à la liberté de réflexion et à la créativité. A noter aussi que la réforme de l’éducation ne pourra pas se faire sans une réforme rigoureuse dans l’économie, la société et les politiques de développement humain.

Trần Đình Thiên, directeur de l’institut d’économie du Vietnam estime que la réforme éducative consiste en une éducation plus ouverte et qui associe l’apprentissage sur le terrain, l’utilisation des moyens multimédia à la formation. Il est nécessaire d’évoluer vers un enseignement qui encourage la participation active et créative ainsi que le développement des capacités personnelles chez les élèves et les étudiants:

En parlant de réforme, nous ne pouvons passer à côté d’une observation de notre époque et de notre évolution. Nous devons améliorer notre pensée et revoir nos méthodes. L’éducation vietnamienne est en question car elle est conçue pour le recrutement des élèves et étudiants à l’école et non pas pour la future vie de travail. A l’heure de l’intégration, de l’industrialisation et de la modernisation nationale, les élèves et les étudiants doivent avoir des connaissances générales, des orientations professionnelles bien définies, et une bonne qualification professionnelle pour trouver un emploi à la sortie de l'école.

Pour mener une réforme radicale et intégrale de l’éducation vietnamienne, 5 thèmes majeurs sont pointés du doigt: évaluer l’état des lieux de l’éducation vietnamienne, les raisons indispensables à une réforme éducative, les points de vue, les principes à respecter, les objectifs généraux et concrets pour les niveaux d’enseignement, les solutions pour améliorer la qualité du personnel éducatif et administratif. Ces thèmes sont en ce moment traités lors du 6è plénum du comité central du Parti Communiste Vietnamien, 11è exercice dans le but de répondre aux exigences de l’industrialisation, de la modernisation et de l’intégration du pays du monde dans la nouvelle conjoncture./.