Reporters Sans Frontières dénature la liberté de la presse au Vietnam

(VOVworld) - L’organisation Reporters Sans Frontières a récemment remis le  « prix du Net-citoyen 2013 » au blogueur Huynh Ngoc Chenh. Elle s’est en outre fendue d’un rapport explicatif, présenté le 12 mars, à l’occasion de la jopurnée mondiale contre la cyber-censure, dans lequel elle qualifie le Vietnam « d’ennemi d’Internet ».

Reporters Sans Frontières dénature la liberté de la presse au Vietnam  - ảnh 1


En attribuant ce « prix du Net-citoyen » au blogueur Huynh Ngoc Chenh, l’organisation Reporters Sans Frontières a déclaré qu’elle entendait ainsi rendre hommage aux journalistes indépendants au Vietnam, encourager le droit à la liberté d’expression, à la liberté d’information et à la liberté d’utiliser internet. Il va de soi que n’importe quelle organisation, Reporters Sans Frontières à fortiori, a le droit de décerner un prix à un individu, qu’il en soit digne ou pas. Mais dans le cas présent, Reporters Sans Frontières s’en prend ouvertement au Vietnam, qualifié « d’ennemi d’Internet » et relégué à la 172ème place d’un classement établi selon « l’indice de la liberté de la presse », qui compte 179 pays. L’organisation n’hésite pas à prétendre, par ailleurs, qu’au Vietnam, de nombreux fournisseurs  aident le gouvernement à censurer la toile.

Reporters Sans Frontières semble juste de pas avoir remarqué que depuis 1997, date de l’introduction d’Internet au Vietnam, Internet a connu un développement fulgurant, tant en rythme de croissance qu’en nombre d’internautes et en diversification des services. Les Vietnamiens sont désormais à même de se connecter à Internet à n’importe quel moment et à n’importe quel endroit, ce qui constitue une preuve tangible de l’intérêt que le Parti Communiste et l’Etat vietnamiens accordent au développement de la toile. Selon Pham Quoc Nhat, directeur de la société de conception de logiciels Nhat Cuong, les Vietnamiens ne rencontrent aucune difficulté en se connectant. « Le Vietnam enregistre un fort développement en matière de technologies de l’information. Internet est parvenu jusqu’à chaque village. N’importe qui peut avoir accès à n’importe quelles informations sur Internet. Il est parfaitement absurde de prétendre qu’Internet est limité au Vietnam. », fin de citation.

Si le Vietnam était vraiment un « ennemi d’Internet » comme l’affirme Reporters Sans Frontières, comment expliquer qu’à ce jour, on y dénombre 27 millions d’internautes, soit près d’un tiers de la population ? Et si de nombreux fournisseurs avaient aidé le gouvernement vietnamien à censurer la toile, comme l’a également dit Reporters Sans Frontières, les étrangers qui vivent, qui travaillent ou voyagent au Vietnam auraient forcément eu à subir les affres de cette censure. Or, qu’en est-il ?     

« Depuis que je vis au Vietnam, je n’ai jamais rencontré aucune difficulté en termes d’accès à internet. Ici, je peux tout à fait rester en contact avec mes proches qui vivent à Cuba. Je pense que chaque nation établit ses propres règlementations, conformément à ses intérêts, c’est tout. », a ainsi affirmé Yaima, une Cubaine qui vit depuis de nombreuses années au Vietnam.

Ce n’est pas un hasard si le Vietnam fait partie des pays ayant la plus forte croissance d’Internet. Et la clé de cette croissance impressionnante, c’est l’attention particulière que le Parti Communiste et l’Etat vietnamiens accordent aux secteurs des technologies de l’information en général et d’Internet en particulier. Cependant, il va de soi, que, comme n’importe quel autre pays, le Vietnam entend veiller à ce que l’usage d’Internet ne puisse pas porter atteinte aux bonnes moeurs. Aussi, l’organisation Reporters Sans Frontières se fourvoie-t-elle complètement en parlant de « censure ».    

Reporters Sans Frontières a manqué d’objectivité en remettant son « prix du Net-citoyen 2013 » au blogueur vietnamien Huynh Ngoc Chenh. Celui-ci semble d’ailleurs avoir oublié que c’est grâce au développement d’Internet au Vietnam que lui, comme n’importe quel autre internaute, peut partager ses opinions sur l’actualité nationale et internationale. Non, décidement, l’organisation Reporters Sans Frontières a remis un prix à un individu qui n’en est pas digne, avec des visées qui ne le sont pas moins.

Commentaires

Autres