(VOVWORLD) - Une cinquantaine de dirigeants européens et latino-américains se réunissent lundi et mardi à Bruxelles à l’occasion du sommet Union européenne-Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (UE-CELAC). Ce sommet vise à intensifier la coopération intégrale dans des domaines prioritaires, tels que le développement vert, l’adaptation au changement climatique, la sécurité alimentaire et les énergies renouvelables. En parallèle, ce premier sommet depuis 2015 pourrait être l’occasion de relancer l’accord de libre-échange entre l’UE et le Marché commun de l’Amérique du Sud (Mercosur).
Photo: Jean-Christophe Verhaegen/AFP |
Une vision commune…
L’UE et l'Amérique latine et les Caraïbes entretiennent un partenariat de longue date fondé sur des valeurs communes et sur un attachement commun à la démocratie, au respect des droits de l’homme et de l’État de droit. Ensemble, ils représentent plus d’un tiers des membres des Nations Unies et constituent une force en faveur d’un système multilatéral solide. Les deux régions partagent également une vision commune en faveur de la protection de notre planète.
Lancée en 2010, la CELAC est un ensemble régional de 33 États latino-américains et des Caraïbes. Elle vise à unir ces États afin de renforcer le dialogue politique et l’intégration sociale et culturelle de la région, d’y améliorer la qualité de vie, de stimuler la croissance économique et de faire progresser le bien-être de l’ensemble de sa population.
Les deux premiers sommet UE-CELAC ont eu lieu en 2013 et 2015.
Après une interruption de 8 ans, ce troisième sommet UE-CELAC se déroule dans un contexte où l’Amérique latine et les Caraïbes sont des marchés émergents, attirant de nombreux investisseurs étrangers. Cette région dispose des ressources naturelles dont l’Europe a besoin, tandis que les technologies avancées européennes lui sont nécessaires pour pouvoir exploiter plus efficacement ses ressources.
En amont du sommet, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité, Josep Borrell, a affirmé la volonté de l’UE et de la CELAC de travailler ensemble vers les objectifs communs dans l’avenir. Il a également appelé les pays membres des deux blocs à se soutenir mutuellement pour faire face aux défis mondiaux.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (droite) et le président brésilien Lula da Silva au siège de l'UE à Bruxelles, le 17 juillet 2023. Photo: AFP |
Vers un développement durable
L’Amérique latine et les Caraïbes ont reçu 224,579 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2022, soit 55,2% de plus qu’en 2021, selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). Les investissements européens (à l’exclusion des Pays-Bas et du Luxembourg) représentent environ 17% des stocks d’IDE de la CELAC. Rien qu’en 2022, la valeur des échanges entre l’UE, l’Amérique latine et les Caraïbes a atteint près de 300 milliards de dollars. En tant que premier investisseur étranger en Amérique latine et dans les Caraïbes, l’UE met en œuvre un projet d’investissement qui durera jusqu’en 2027, dont la valeur totale est estimée à environ 10 milliards d’euros. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme «Global Gateway», une initiative de la Commission européenne, qui vise à fournir environ 300 milliards d’euros à des projets de développement durable, la transformation verte et numérique a fortiori, à l’échelle mondiale. L’UE doublera ses investissements dans des projets de développement durable en Amérique latine, en se concentrant notamment sur le soutien à la gestion durable des forêts et au développement des énergies renouvelables, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ce 3e sommet est aussi l’occasion pour l’UE et la CELAC de réfléchir à des moyens de promouvoir la croissance verte et de répondre ensemble aux défis mondiaux.
Bien que l’UE et la CELAC souhaitent promouvoir la coopération, il existe encore des désaccords à résoudre entre l’UE et le Marché commun de l’Amérique du Sud (Mercosur). Ce dernier est le 5e plus grand bloc économique du monde, comprenant le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Les deux parties sont parvenues à un accord-cadre sur un accord de libre-échange en 2019 après deux décennies de négociations difficiles. Cependant, jusqu’à présent, ce document n’a pas été ratifié en raison des inquiétudes européennes concernant la déforestation en Amazonie. De plus, certaines puissances agricoles en Europe, dont la France, ne souhaitent pas ouvrir leurs marchés aux produits agricoles en provenance du Mercosur. Par conséquent, l’une des principales missions du 3e sommet UE-CELAC est de relancer les négociations sur l’accord de libre-échange.
Malgré les divergences, les dirigeants de la CELAC et de l’UE sont convaincus que ce sommet aboutira à des décisions importantes permettant de promouvoir la coopération bilatérale dans le règlement des défis mondiaux, et ce pour la prospérité des deux régions et du monde entier.