(VOVWORLD) - La semaine dernière, le président Bachar al-Assad a remporté la présidentielle en Syrie. Cette victoire permet à son gouvernement de consolider son pouvoir dans un pays plongé depuis onze ans dans la guerre civile. Mais les défis à relever s’annoncent nombreux: les conflits interethniques, la division territoriale, l’intervention militaire des forces étrangères ainsi que la pandémie de Covid-19.
Le président Bachar al-Assad (au micro). Photo: AFP/ TTXVN |
Avec 95% des voix pour, le président Bachar al-Assad a été réélu lors du scrutin du 26 mai. Malgré les instabilités sécuritaires et les exigences de la crise sanitaire, 14,2 millions de personnes se sont rendues aux urnes, soit 77% des électeurs, un taux de participation beaucoup plus élevé qu’en 2014.
Les avantages
Selon les experts, les victoires militaires de l’armée gouvernementale sur les groupes insurgés et terroristes radicaux en Syrie ont joué un rôle décisif sur les résultats électoraux car elles ont permis de rassurer les populations.
Par ailleurs, l’administration Assad reçoit toujours le soutien de ses alliés, dont le plus important est la Russie. À la veille du scrutin, le 25 mai, l’armée russe a envoyé des bombardiers Tu-22M3 vers la base aérienne de Hmeimim, dans l’Ouest de la Syrie. Cette action avait pour but de manifester la protection de Moscou au bénéfice du gouvernement de Damas. Le 28 mai, le président russe Vladimir Poutine a adressé ses félicitations à son homologue réélu, soulignant la popularité de Bachar al-Assad auprès des citoyens syriens.
La Chine, une autre puissance, a aussi confirmé son soutien au président syrien élu. Lors d’un point-presse organisé à Pékin le 28 mai, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian a rappelé que Pékin était déterminée à aider le gouvernement de Damas à défendre son intégrité territoriale et la souveraineté.
De nombreux Syriens descendent dans la rue pour célébrer la réélection du président Bashar al-Assad, le 27 mai 2021. Photo: AP/Hassan Ammar |
Les défis
Pour ce nouveau septennat dans un pays ravagé par la guerre et frappé par la crise sanitaire, Bachar al-Assad se présente comme l’homme de la reconstruction. Mais son parcours risque d’être long et semé de difficultés. Si aujourd’hui, les combats ont baissé en intensité, les régions du Nord sont toujours aux mains des opposants. Fortes de 100.000 combattants, les Forces démocratiques syriennes (SDF) kurdes contrôlent 25% du territoire et 80% des ressources en Syrie.
Le pays est également occupé par différentes puissances internationales et régionales. Outre une forte présence des alliés russes, 12.000 soldats turcs sont stationnés dans le Nord-Ouest ainsi que 900 militaires américains. Les conflits d’intérêt de ces différentes forces ont jusqu’à présent rendu vains les efforts de réconciliation et de paix en Syrie.
S’il veut reconstruire le pays, en plus d’une ressource financière colossale, Bachar al-Assad devra remuer ciel et terre pour concilier les différents groupes politiques et miliaires syriens, se réconcilier avec eux, tout en s’assurant un soutien indéfectible de ses alliés, sans pour autant gêner les autres puissances étrangères. Y arrivera-t-il? L’avenir nous le dira.