Syrie: Les législatives sont-elles une bonne solution?

(VOVworld) – Les Syriens ont voté ce mercredi pour les deuxièmes élections législatives depuis l’éclatement de la guerre civile en 2011. Plus de 3.000 candidats se mesurent pour 250 sièges à l’Assemblée du peuple (Parlement monocaméral).

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Photo : Reuters

Sécurité et économie : deux sujets qui retiennent l’attention des électeurs

Ces cinq dernières années, les conflits ont tué 250.000 personnes en Syrie, créant la pire crise migratoire du monde. Le rétablissement de la paix est donc le souhait le plus cher des électeurs syriens. La fin de la guerre civile et la lutte contre l’Etat islamique occupent évidemment une partie importante des programmes électoraux. L’économie nationale par ailleurs gravement mise à mal par les conflits préoccupe également la majorité des électeurs. Selon le président syrien Bashar al-Assad, les cinq ans de conflits ont engendré des pertes de plus de 200 milliards de dollars à l’économie syrienne. Une autre question intéresse les électeurs : la lutte anti-corruption pour concentrer les ressources à la reconstruction du pays.

Les élections apportent-elles la paix?

L’Occident et l’opposition syrienne ont vivement protesté contre l’organisation de ces législatives. Selon l’opposition, Bashar al-Assad veut organiser ces élections dans le but de ralentir les négociations à Genève. Aleksey Arbatov, directeur du Centre de Sécurité, rattaché à l’Académie des Sciences de la Russie, estime que ces élections pourraient avoir des impacts négatifs sur les cessez-le-feu en Syrie et que l’opposition pourrait accuser Bashar al-Assad de profiter de ces législatives pour renforcer son pouvoir. De son côté, le professeur Zeev Khanin, de l’Université Bar-Ilan, en Israël, envisage deux scénarios. Si les élections se déroulent de manière ouverte et transparente, le gouvernement de Bashar al-Assad n’obtiendra pas suffisament de votes pour rester au pouvoir. Si en revanche, elles sont organisées selon les vieux principes, le parti Baas gagnera la majorité des voix. Toujours selon Zeev Khanin, même si la sécurité était renforcée, l’Etat islamique pourrait toujours mener des attentats contre les bureaux de vote.

L’intérêt des Syriens vis-à-vis de ces élections est partagé, certains sont satisfaits, d’autres indifférents ou ont d’ores et déjà affirmé qu’ils ne voteraient pas, aucun candidat n’étant, selon eux, à la hauteur.

Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui déclaré que ces élections sont indépendantes et n’influenceront pas les négociations à Genève sous l’égide de l’ONU, celle-ci ayant aussi appelé la Syrie à organiser des  élections présidentielles et législatives dans les 18 mois prochains, les considérant comme une partie intégrante du processus de paix.

Aucun signe ne laisse présager que la guerre civile en Syrie est sur le point de prendre fin. Chacun espère cependant que les négociations et les élections faciliteront le rétablissement de la paix.

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