Un mince espoir

(VOVworld) Des experts de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, l’AIEA, ont achevé mardi une visite en Iran, visite qui visait à lever les doutes relatifs au programme nucléaire de ce pays. Cet événement est venu s’ajouter à une série de nouvelles évolutions, provoquant à la fois inquiétude et espoir.
Alors que la tension entre Téhéran et l’Occident, suite à l’adoption de nouvelles sanctions européennes à l’égard de la république islamique, restait vive, une série d’événements s’est produite, laissant craindre une guerre imminente. Le 31 janvier, Tamir Pardo, le chef du Mossad - service de renseignement israélien -, est arrivé à Washington pour discuter de la possibilité d’attaquer des bases nucléaires iraniennes. La veille, le président géorgien Mikhaïl Sakaashvili s’était entretenu à la Maison Blanche avec son homologue américain Barack Obama. Les deux hommes avaient alors évoqué une éventuelle participation de la Géorgie à une guerre contre l’Iran et l’utilisation, le cas échéant, par Washington du territoire géorgien pour attaquer la république islamique. Il faut savoir que les Etats-Unis avaient financé la remise en état de 3 aéroports géorgiens (Vaziani, Marneuli et Batumi). Il est dès lors probable qu’ils puissent utiliser ces aéroports en cas de nécessité. Dans une récente interview sur la chaîne CBS, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a réitéré la détermination du président Obama à mettre fin aux ambitions nucléaires iraniennes. Il a par ailleurs souligné que toute décision nécessaire serait prise au cas où Washington recevrait des renseignements faisant état d’un développement de l’arme atomique en Iran. Le 31 janvier, pour la deuxième journée consécutive, le président de la commission des affaires extérieures de la Chambre des représentants et un membre de la commission des afaires extérieures du Sénat, tous deux démocrates, ont proposé de renforcer les sanctions contre l’Iran. Ils souhaitent viser le secteur énergétique, les gardiens de la révolution islamique, mais aussi toute institution financière non-américaine qui favoriserait les transactions financières du groupe pétrolier national iranien ou de la compagnie nationale de transport pétrolier de l’Iran.

Il est clair que sur différents plans, de l’économie à la diplomatie en passant par les mesures militaires, l’Occident est en train de resserrer l’étau sur cette république islamique, afin de l’isoler. La réaction du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été pour le moins conséquente, et inquiétante. Avec des manoeuvres dans le détroit d’Ormuz, au milieu du mois de janvier, l’Iran a réussi une impressionnante démonstration de force. Il a même menacé de fermer ce détroit en riposte aux sanctions imposées par l’Union Européenne, chose que les Etats-Unis ont juré ne pas laisser impunie. Mais le 30 janvier dernier, Téhéran a fait étalage de ses nouveaux progrès militaires, dont un nouveau drone capable de gagner 3000m de haut, en transportant 5kg, avec une durée de vol miminale de 2 heures.

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L'Iran réplique aux sanctions par la menace

Cependant, toutes les lueurs d’espoir ne sont pas éteintes. La visite des inspecteurs de l’AIEA en Iran, qui s’est achevée le 31 janvier, permet en tous cas de croire que les deux parties ont essayé d’établir la confiance. Bien qu’au cours de cette mission, les inspecteurs de l’AIEA n’aient eu accès à aucun établissement nucléaire, se contentant de négocier avec des officiels iraniens, les deux parties ont prévu des nouvelles rencontres. Le 1er février, l’AIEA a d’ailleurs annoncé la tenue d’une conférence, à Téhéran même, les 21 et 22 février prochains.

L’opinion estime que cette visite des inspecteurs de l’AIEA en Iran est arrivée à point nommé, permettant de réduire la tension accrue entre ce pays et l’Occident. Il ne faut pas oublier qu’en novembre 2011, c’est l’AIEA elle-même qui avait publié un rapport soupçonnant l’existence d’un lien entre les recherches nucléaires en Iran et la fabrication de l’arme atomique. Ce rapport a servi de prétexte à l’Occident pour faire pression et renforcer ses sanctions contre le secteur pétrolier iranien. Il paraît alors logique que cette visite des inspecteurs de l’AIEA ait attiré autant d’attention de l’opinion internationale, d’autant plus qu’auparavant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’était déclaré prêt à négocier avec le groupe P5+1, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. La communauté internationale est donc en droit de nourrir quelque espoir quant à une issue pacifique de la crise nucléaire iranienne, même si cet espoir reste mince./.

Anh Huyen

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