Un nouveau chapitre s’ouvre entre les Etats-Unis et Cuba

(VOVworld)- Les présidents américain Barack Obama et cubain Raul Castro se sont rencontrés le 11 avril en marge du Sommet des Amériques au Panama. Cette rencontre historique marque une étape décisive dans le rapprochement de ces deux pays qui avaient rompu leurs relations depuis 1961.

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Photo: internet

Un tête-à-tête présidentiel américano-cubain n’était pas arrivé depuis 1956 même si Barack Obama et Raul Castro s'étaient serré la main, le 10 décembre 2013, lors des obsèques de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Cette poignée de main a ouvert un nouveau chapitre dans les relations des deux ennemis de la guerre froide.

Une rencontre historique

Au seuil de la rencontre, Washington et la Havane avaient laissé entendre qu’ils étaient prêts à débattre de tous les différends existants dans un esprit de respect réciproque. Lors de leur conversation téléphonique avant le sommet, Raul Castro a indiqué qu’il était important de pouvoir discuter de tout, y compris des droits de l’Homme et de la liberté de la presse. Barack Obama est allé dans le même sens, celui de l’ouverture, sans nier les différences existant entre Washington et la Havane. Les deux dirigeants se sont déclarés déterminés, dans l’intérêt des deux pays, à surmonter leurs différends pour normaliser les relations diplomatiques. Le patron de la Maison Blanche est même allé jusqu’à indiquer que des différences existent aussi entre les Etats Unis et leurs alliés.

Le rapprochement entre Washington et la Havane a largement été soutenu par la communauté internationale. Pour Ban Ki moon, le Secrétaire général de l’ONU, la présence pour la première fois depuis 21 ans, d’un dirigeant cubain au Sommet des Amériques répond à l’attente d’un bon nombre de pays de la région. Le président vélézuélien Nicolas Maduro a estimé que la participation de Cuba à ce sommet était éminemment importante pour l’Amérique latine et les Caraïbes. D’après Juan Manuel Santos, président colombien, le réchauffement des relations américano-cubaines permettra de panser les blessures dont souffre l’Amérique depuis plusieurs années.

Il faut du temps pour une normalisation

Depuis l’annonce de leur rapprochement en décembre dernier, les Etats-Unis ont allégé certaines restrictions  en matière commerciale et de voyages vis-à-vis de Cuba. Les Américains autorisés à se rendre sur l'île pourront désormais apporter 400 dollars, les alcools et les fameux cigares cubains sont limités à 100 dollars. Les échanges dans les domaines-clés tels que les télécommunications seront étendus par Washington. En février 2015, la connexion téléphonique directe entre les deux pays a été rétablie. Fin mars dernier, le département du Trésor américain a levé les sanctions imposées à une soixantaine d'entreprises et de personnes commerçant avec Cuba. Les entreprises américaines sont désormais autorisées à investir dans le secteur privé à Cuba. Les négociations pour une réouverture d’ambassade dans chaque pays sont accélérées.

Le principal obstacle à la réouverture des ambassades respectives procède du fait que Cuba est inscrit sur la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme. Cette inscription prive Cuba d'une partie de l'aide internationale. Pour mémoire, Cuba a été inscrit sur la liste noire en 1982 après avoir accueilli des militants de l'organisation séparatiste basque ETA et des rebelles des FARC. Le président américain Barack Obama a indiqué que son administration était favorable au retrait de Cuba de cette liste. Une simple déclaration ne sera cependant pas suffisante pour annuler cette mention. S'il décide de retirer Cuba de la liste, il devra présenter un rapport au Congrès au moins 45 jours avant que la décision n'entre en vigueur. Et, sans surprise, il lui faudra faire face à l'hostilité des deux chambres, une partie des républicains étant farouchement opposée à l'idée de financer une ambassade à Cuba.

La normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays sera longue  mais la poignée de main  entre Raul Castro et Barack Obama dès l'ouverture du sommet des Amériques a montré que les deux pays étaient résolument prêts à tourner la page./.

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