(VOVWORLD) - Deux présidents pour un même pays et des manifestations à
n’en plus finir, voilà la situation actuelle au Venezuela. La nouvelle crise,
encore une, a éclaté le 23 janvier lorsque le président du parlement et chef de
l’opposition Juan Guaido s’est auto-proclamé président par intérim. Le
président Nicolas Maduro, appuyé par l’armée, n’a pour l’instant fait aucun
signe de concession. Déjà en plein naufrage économique, ce pays d’Amérique latine
se trouve aujourd’hui au bord d’une guerre civile.
Escalade de
tension
Photo: AFP/TTXVN
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Nicolas Maduro a rejeté le 28 janvier l’ultimatum lancé
par plusieurs pays européens qui lui donnait huit jours pour convoquer des
élections. Il estime que son opposant
Juan Guaido, soutenu par les États-Unis, a violé la Constitution. Nicolas
Maduro a cependant laissé la porte ouverte à des négociations avec le président
américain Donald Trump.
De son côté, le président auto-proclamé Juan Guaido tente
de négocier avec des officiels militaires et civils pour exiger la démission de
Nicolas Maduro. Plusieurs dirigeants de l’armée et du gouvernement de Caracas se
sont déjà ralliés à lui.
La division règne au Venezuela mais aussi dans le monde
entier. Les États-Unis, suivis par les grandes puissances européennes, ont appelé
les Nations Unies à faire pression sur Caracas pour lancer un scrutin anticipé.
La Russie s’est quant à elle opposée immédiatement aux tentatives américaines d’ingérence.
Soutenue par l’Iran, la Chine et l’Afrique du Sud, elle a rappelé que la
décision ultime ne revenait qu’aux Vénézuéliens.
D’où
viennent-elles ces tensions ?
La polarisation
politique du Venezuela n’est pas nouvelle. Le pays a longtemps été divisé selon
des critères raciaux et socioéconomiques. La récession économique, due en
partie à la chute dramatique du pétrole, est catastrophique, le FMI prévoit
une inflation en 2019 de 10.000.000%.
Des manifestations se succèdent partout dans le pays depuis 2017. Cela n’a
pourtant pas empêché Nicolas Maduro d’être réélu, en mai dernier, jusqu’en
2025. Le scrutin a été boycotté par l’opposition et contesté par le Canada et plusieurs
pays d’Amérique latine. C’est dans ce contexte chaotique que Nicolas Maduro a
prêté serment pour un nouveau mandat présidentiel. Devant son inflexibilité,
l’opposition a défié son pouvoir en l’accusant de dictateur.
Photo: AFP/TTXVN
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Juan Guaido, étoile montante de l’opposition, élu le 5
janvier dernier au poste de président du Parlement, s’est autoproclamé
président de la République et appelé à un nouveau scrutin.
Photo: THX/TTXVN
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Aujourd’hui, la
violence et les manifestations sont le quotidien des Vénézuéliens. Quelle que
soit l’issue des éventuelles nouvelles élections, la crise ne pourra que
s’aggraver. L’important est d’ouvrir le plus rapidement possible des dialogues
pour éviter une guerre civile, ou une guerre par procuration entre les
États-Unis et la Russie. Autant de scénarios dramatiques déjà rencontrés dans l’histoire
de l’humanité.