Visite aux Etats-Unis du Premier Ministre japonais : facilités et difficultés


(VOVworld) - Après l’avoir reportée, le Premier Ministre japonais a finalement entamé aujourd’hui une visite officielle de 3 jours aux Etats-Unis, visite qui devrait lui permettre, à lui comme au Président américain Barack Obama, de redonner un rôle prépondérant au partenariat stratégique nippo-américain dans une région est-asiatique en pleine ébullition.

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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe


Pour son voyage aux Etats-Unis, Shinzo Abe a emporté deux dossiers de première importance dans ses bagages : l’accord de partenariat transpacifique, auquel Tokyo envisage de participer, et le renforcement des relations entre le Japon et les Etats-Unis. Mais les discussions entre Japonais et Américains devraient également porter sur la situation en péninsule coréenne et sur les menaces qu’y font peser le récent tir de fusée effectué par Pyongyang. Il est en fait prévu que durant son séjour aux Etats-Unis, le chef du gouvernement nippon rencontre le Président Barack Obama, et que le chef de la diplomatie nippone, Fumio Kishida, ait une entrevue avec son homologue John Kerry. Shinzo Abe devrait également prononcer un discours à Washington, discours consacré en principe au redressement de l’économie japonaise. 

Juste avant cette visite, l’attaché de presse de la présidence américaine a indiqué que Barack Obama espérait que ses discussions avec Shinzo Abe permettraient d’approfondir les relations bilatérales et donneraient lieu à des échanges sur la situation internationale. Cependant, il est probable que les derniers rebondissements en péninsule coréenne constituent finalement le principal sujet de discussion entre les deux hommes, sujet sur lequel ils sont d’ailleurs sur la même longueur d’onde, comme en témoigne l’entretien téléphonique qu’ils ont eu le 13 février dernier. Tout comme Barak Obama, Shinzo Abe est en effet partisan de la plus grande fermeté à l’égard de Pyongyang. Et au cours de leur rencontre, il devrait être question de la gestion des fonds versés à Pyongyang en provenance des marchés financiers internationaux.

La coopération bilatérale, qui a connu une période de stagnation sous l’administration de son prédécesseur, sera également au menu de ce déplacement de Shinzo Abe, lequel s’était empressé de déclarer, aussitôt après être redevenu chef du gouvernement, qu’en termes de politique extérieure, le Japon entendait se concentrer sur le renforcement des relations, aussi bien militaires qu’économiques, avec les Etats-Unis. Lors de la rencontre qu’elle avait eue avec Fumio Kishida en janvier, l’ancienne Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait d’ailleurs réaffirmé la nécessité d’approfondir l’alliance nippo-américaine.     

Si Tokyo et Washington arrivent à se mettre d’accord sur le renforcement des sanctions à l’encontre de Pyongyang et sur la coopération sécuritaire, la question de la participation du Japon aux négociations sur l’accord de partenariat transpacifique reste une pomme de discorde. De nombreux parlementaires nippons, qu’ils soient membres du parti libéral-démocrate au pouvoir ou non, critiquent cet accord qui, selon eux, serait préjudiciable du marché agricole japonais, notamment pour le riz et la viande. Il y a quelques semaines, le Japon avait accepté partiellement la condition sine qua non imposée par les Etats-Unis, en allégeant les restrictions sur les importations de viande de boeuf américaine, restrictions qui étaient en vigueur depuis la crise de la vache folle, c’est à dire depuis une bonne décennie, déjà. Un geste de bonne volonté jugé insuffisant  du côté américain.  

Cette visite de Shinzo Abe devrait en tout cas permettre au Japon de renouer avec les Etats-Unis, et de tourner ainsi une nouvelle page dans l’histoire, parfois complexe, des relations bilatérales.

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