Danses traditionnelles vietnamiennes

(VOVworld) - Je suis très heureuse de vous retrouver à ce rendez-vous hebdomadaire. À la demande d’un ami chilien, Freddy Ampuero, je vous parlerai aujourd’hui des danses traditionnelles vietnamiennes.

On ignore la date exacte de leur naissance, mais les experts estiment qu’avant le 10ème siècle, elles étaient surtout liées à des rituels religieux. A partir du 10ème siècle, elles connaissent un développement vigoureux tant dans la population qu’à la cour royale. Pratiquées généralement par des paysans lors des fêtes villageoises, elles font l’objet d’une attention particulière de la cour. En effet, en 1025, le roi Ly Thai Tô crée le poste de quan giap, chargé de soutenir les danseurs amateurs. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières troupes de danse populaire. A l’instar de la dynastie des Ly, celle des Tran qui lui succède, encourage la danse folklorique considérée comme élément fédérateur de la population et de l’union nationale. Sous le règne des Nguyen, la dernière dynastie vietnamienne, la séparation entre la danse folklorique et la danse royale est clairement opérée. Si la première exprime les us et coutumes populaires, la deuxième met en valeur les symboles royaux.

Les danses folkloriques les plus anciennes célèbrent les activités agricoles: Chay Cày, Tùng ri, Mo. Elles se pratiquent aux sons des tambours et des gongs, avec des pas assez simples. A l’époque féodale, les danses honorent les génies tutélaires des villages et les héros nationaux. La danse Dam, par exemple, est dédiée à Ly Thuong Kiêt (1019-1105), un général de la dynastie des Ly, auteur du poème considéré comme la première Déclaration d’Indépendance vietnamienne (Les montagnes et les rivières du pays du Sud).


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Le hat chèo Tàu, une forme de théâtre populaire comprenant à la fois du chant, de la danse et des jeux (photo: Tan Hoi on line)

On distingue trois types de danse folklorique: les danses rituelles, celles qui reproduisent le travail et celles qui reflètent la lutte contre les envahisseurs.

La danse traditionnelle s’exprime par un langage du corps souvent accompagné d’accessoires : un tambour,  un éventail, un chapeau conique chez les Viet, un parasol et une flute chez les Mong, un  bouclier et une lance chez certaines ethnies du Tay Nguyen (hauts-plateaux du Centre)...

L’action de ramer est souvent représentée dans les danses traditionnelles. Dans le village de Liêp Tuyêt, en banlieue de Hanoi, on pratique encore la danse Dô en l’honneur du génie Tản Viên et de sa suite. La  danse comprend plusieurs parties dont une durant laquelle, les danseurs, en deux rangs verticaux font  semblant de ramer avec leur éventail.

Ce même pas est reproduit dans le hat chèo Tàu, une forme de théâtre populaire comprenant à la fois du chant, de la danse et des jeux, jouée dans l’ancienne province de Ha Tay (à l’est de Hanoi) de même que dans le hat Ba Trao, très populaire dans le littoral du Centre et lié au culte de la baleine.

Voilà cher Monsieur Freddy Ampuero. J’espère que vous aurez l’occasion d’assister à un spectacle de danse vietnamienne. Rendez-vous mercredi prochain.

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