Fêtes traditonnelles au Tay Nguyen

Cette semaine, nous avons reçu une lettre d’un nouvel auditeur, Monsieur Munetsugu, d’Osaka, au Japon. Cher ami, espérons que nos échanges seront réguliers et enrichissants. D’autres courriers nous viennent de France, de la part de Messieurs Bernard Marthoud, de Villeurbannes, William Onkur, de Gonesse et Bernard Watelet, de Clermond-Ferrand, du Canada, de la part de Monsieur Roger Roussel, du Nouveau Brunswick. Vos rapports d’écoute montre dans l’ensemble une bonne réception sur nos ondes. Nous en sommes très heureux.


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Photo : Tran Phong

A la demande d’un auditeur algérien, Monsieur Abdelhamid Djebarri, de Tlemcen, nous vous présenterons quelques fêtes traditionnelles des ethnies des Hauts Plateaux du Centre. Dans cette région, la saison des festivités correspond avec les trois mois de la saison sèche : décembre, janvier, février. La première fête est Smah Kcham (des Bahnar). En langue Bahnar, Smah Kcham veut dire le culte dans le village. Sur le plan culturel, Smah Kcham est la fête du Nouvel An, ou plus exactement, de la nouvelle saison de production. Dans le calendrier des festivités des Hauts Plateaux du Centre, cette fête marque la transition entre la saison de repos et celle de production, ou encore entre deux années (selon le calendrier agricole).

Bien qu’elle ne dure qu’un jour et une nuit, Smah Kcham est une fête très importante. Lors de cette fête, on rapporte aux génies ce qu’on fera l’année prochaine, les priant pour un temps clément, une bonne récolte et la santé.

Après Smah Kcham vient la fête de la santé. C’est une fête à caractère familial durant laquelle les parents prient pour la santé de l’enfant qui atteint la majorité. Quelques soient les conditions de la famille, les parents doivent organiser une grande fête de la santé pour leur enfant. Comme c’est un événement inoubliable d’une vie, la fête, bien qu’elle soit familiale, est aussi celle de tout le village. Lors de la cérémonie de culte, l’enfant, le personnage principal de la fête est assis près de la jarre d’alcool, les pieds posés sur une hache en fer, symbole de la force, tandis que le maître des cérémonies invoque les mânes tout en versant de l’alcool mélangé au sang de l’animal sacrifié sur la hache pour chasser les maladies du corps du personnage principal. Après le culte, les jeunes filles et les garçons jouent des gongs, dansent tout en emmenant le personnage principal au bord d’un cours d’eau pour le laver. Ensuite, ils rentrent à la maison tout en dansant aux sons des gongs, puis mangent, boivent et s’amusent jusqu’au petit matin.

Depuis le début jusqu’à la fin de la saison des festivités, tous les villages du Tây Nguyên organisent une cérémonie de sacrifice de buffle en l’honneur des génies. Aux sons des gongs et des tambours animés, les jeunes hommes robustes, turban rouge à la tête, un bouclier dans une main, une épée dans une autre, participent aux danses de combat autour d’un arbre rituel, beau et très haut. Les sons percussifs des épées et les cris d’encouragement font revivre aux villageois l’ambiance des jours des combats de défense héroïques d’autrefois. Le buffle sacrifié est égorgé puis partagé entre toutes les familles du village et mangé lors du festin commun.

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Photo : Cong Hoan



La plus grande fête de certaines ethnies des Hauts Plateaux du Centre est celle de l’abandon de la tombe. En principe, il s’agit d’une cérémonie funéraire dont le but est de faire rejoindre l’âme du défunt à celles des ancêtres, de libérer ses proches encore en vie de tout lien avec le défunt. En réalité, l’abandon de la tombe est la fête la plus joyeuse, la plus animée et la plus longue (de trois à cinq jours) des habitants du Tây Nguyên. Pour que le défunt quitte le monde des mortels en paix, ses proches lui érigent un cénotaphe, décoré des statues. Tous les villageois viennent danser, jouer aux gongs pour dire adieu une dernière fois au défunt, partager le dernier repas avec lui.

Sous un aspect religieux, l’abandon de la tombe est une cérémonie funéraire, mais sous l’angle culturel, cette fête, notamment chez les Jrai et les Bahnar, est l’apogée des activités culturelles traditionnelles qui traduit clairement l’humanisme des ethnies des Hauts Plateaux du Centre.

Voici maintenant la question de ce mois : « Dans quel établissement a été formé Pham Tuan pour devenir le premier cosmonaute vietnamien ? »

Ecrivez-nous à vovhanoi@yahoo.fr ou bien au 58 rue Quan Su, Hanoi, Vietnam. Merci de votre attention ! Rendez-vous mercredi prochain !

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