La coutume d'exhumation au Vietnam



(VOVworld)-Cette semaine, nous avons reçu une lettre d’Algérie, de Monsieur Farid Boumechaal, de Batwa, deux lettres de Belgique, de Monsieur Michel Beine, de Tienen, une lettre du Canada, de Monsieur Roger R.Roussel, du Nouveau Brunswick, une lettre de Roumanie, de Monsieur Eduard Dermengi, de Bucarest. Les autres lettres viennent de France, de Messieurs Jean-Marie Monplot, de Chambéry, Bernard Watelet, de Clermont-Ferrand, Didier Vasseur, d’Amiens, et Gilles Gautier, de Lucé. Monsieur Michel Beine nous a indiqué de fortes perturbations sur la fréquence de 5955 khz à 19h30. Nous en avons fait par au service technique. Espérons que la situation s’améliorera bientôt et que vous pourrez nous écouter dans de meilleures conditions.

Une auditrice française, Aurélie Vinatier, nous a demandé de parler de l’exhumation au Vietnam. Chère amie, nous sommes à la fin de l’année lunaire. C’est aussi la saison de l’exhumation. Au Vietnam, le mort est inhumé provisoirement. Son corps, mis dans un cercueil en bois, repose sous une tombe en forme parallélépipède de terre battue recouverte de gazon. Trois ou quatre ans après, quand la partie charnelle a disparu, on procède à l’exhumation et au transfert du squelette dans une autre sépulture.

Le choix de cette demeure définitive doit obéir à des règles de géomancie qui permettent de choisir un endroit bénéfique pour la postérité. Un terrain régi par une certaine configuration topographique, le souffle du Tigre Blanc ou celui du Dragon Bleu, etc., pourrait donner à la famille des rejetons misérables ou à l’inverse, roturiers, aristocrates, ou même rois. Avant l’exhumation, il faut faire des sacrifices aux ancêtres, aux génies de la terre, celle que le mort va quitter et celle où il va. Le couvercle du cercueil étant enlevé, les membres de la famille se font un devoir pieux de ramasser tous les os, presque noirs comme l’ébène, pour les laver dans de l’eau parfumée. Les cheveux ceints du turban blanc du deuil, ils pleurent et se lamentent à haute voix comme lors de l’inhumation. Les ossements bien propres sont rangés selon un ordre minutieux dans un petit cercueil en terre cuite, recouvert ensuite de papier d’or et de papier rouge ; ce cercueil est percé de trous pariétaux permettant la circulation des esprits gardien du squelette. La tombe est un petit tertre arrondi de terre battue ou une petite construction en maçonnerie. Tout le rituel doit se dérouler avant l’aube.

La cérémonie de l’exhumation est aujourd’hui très simplifiée. Certes, les baguettes d’encens, les offrandes sacrées, les incantations et autres pratiques sont de rigueur, mais très minimisées. Souvent, les opérations se standardisent, notamment dans les grandes villes. Les membres de la famille sont toujours présents à la cérémonie, mais le rituel est effectué par des professionnels.

Voilà, chère amie, j’espère que vous êtes satisfaite de ma réponse. C’est tout pour le courrier d’aujourd’hui. Rendez-vous mercredi prochain.

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