(VOVworld)- L’héritage culturel maritime du Vietnam était au centre d’une exposition qui vient d’avoir lieu au musée d’Histoire à Hanoi. 300 documents et objets ont fourni autant de preuves d’un commerce maritime international florissant du Vietnam dans le passé, mais aussi de sa souveraineté incontestable, notamment à l’égard des archipels de Hoang Sa-Paracels et de Truong Sa-Spratleys.
La mer Orientale a toujours été un carrefour d’échanges culturels et commerciaux entre l’Orient et l’Occident, entre le Pacifique et l’Océan indien, entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, entre le Vietnam et les autres pays. Bon nombre de recherches vietnamiennes et étrangères, réalisées au cours de ces derniers siècles, ont mis en évidence l’établissement d’un chemin maritime de la soie en général, ainsi que le rôle de la mer Orientale, des villes et des ports commerciaux vietnamiens vis-à-vis de ce chemin. Ces recherches ont également porté sur les liens entre le Vietnam et les autres civilisations se trouvant le long de ce chemin commercial en mer, sur le processus d’avancement vers la mer, sur l’exploration, sur l’exploitation des ressources maritimes, mais aussi sur la pratique de la souveraineté vietnamienne. L’exposition, qui avait lieu du 18 au 31 mai au musée d’Histoire nationale à Hanoi, a donné aux visiteurs un aperçu général de ce qu’est l’héritage maritime vietnamien, réparti en 3 périodes : de la préhistoire au 10è siècle, du 11è au 18è siècle, et du 19è siècle à aujourd’hui. Nguyễn Văn Cường, directeur du musée d’Histoire nationale du Vietnam, fait savoir : « Nous souhaitons envoyer un message en langage muséologique à tous les Vietnamiens et aux amis internationaux, un message sur l’amour de la mer et de la patrie vietnamienne ainsi que sur la souveraineté nationale. »
Les documents et les objets exposés étaient donc autant de témoignages sur les contributions importantes du Vietnam à l’établissement et au fonctionnement du réseau international de commerce maritime, mais aussi sur la pratique ancienne et continue par les Vietnamiens de leur droit de souveraineté sur les archipels Hoang Sa et Truong Sa. Un grand nombre d’antiquités découvertes à Ha Long, à Quỳnh Văn ou encore sur l’île de Lý Sơn prouve que les populations locales ont eu des échanges, très tôt, avec celles du Sud de la Chine, des Philippines et d’autres contrées insulaires. L’exposition présentait également une série de villes et ports commerciaux vietnamiens qui ont occupé une place importante dans cette voie maritime commerciale. Citons entre autres Cattigara, dans le Nord, Oc Eo, dans la province méridionale d’An Giang, en passant par Hanoi, Vân Đồn, dans la province de Quang Ninh, Hai Phong, Da Nang ou encore Hoi An, dans le Centre. Le musée de Quang Ninh a apporté 47 objets précieux à cette exposition, comme nous l’explique son directeur Trần Trọng Hà : « Nous apportons 47 objets répartis en deux thématiques. La première thématique concerne les 10 premiers siècles après Jésus-Christ, dont on retient notamment les échanges nourris entre la province de Quang Ninh et la Chine entre le 1er et le 3è siècle et une collection de céramiques échangées entre notre province et la ville de Hoi An. La deuxième thématique consiste en une autre collection de céramiques, dont plusieurs ont été découvertes aussi bien à Quang Ninh qu’au Caire, en Egypte. On trouve également ces objets dans des musées britanniques et japonais, ce qui montre qu’à partir du port de Van Don, dans la province de Quang Ninh, les céramiques vietnamiennes ont voyagé de par le monde. »
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La carte de l’empire d’Annam établie par l’évêque Jean-Louis Taberd |
L’héritage maritime vietnamien s’est enrichi, au 19è siècle, de cartes et de documents importants, dont certaines copies ont été présentées à cette occasion. Il s’agit de la carte du Dai Nam unifié, publiée sous le règne du roi Minh Mang, de la carte de l’empire d’Annam établie par l’évêque Jean-Louis Taberd, d’une ordonnance du roi Minh Mang, promulguée en 1838, sur le mesurage, le bornage et l’établissement d’une carte de l’archipel de Hoang Sa, d’un autre document du roi Bao Dai, en 1939, sur ce même territoire, et de plein d’autres textes sur Hoang Sa, Truong Sa et sur le commerce maritime sous la dynastie des Nguyen. Mais le public a trouvé aussi dans cette exposition des documents et des images sur la souveraineté maritime vietnamienne depuis 1945 jusqu’à nos jours. Nguyễn Văn Huân, un visiteur venu de la province de Ha Tinh, partage: « Cette exposition nous donne une idée assez complète de l’héritage culturel que le Vietnam a pu construire grâce à sa mer et à ses îles. C’est pour nous une occasion de nous remémorer la tradition de lutte de nos ancêtres pour défendre la mer et les îles, et de rendre hommage à leur créativité : les antiquités trouvées et conservées constituent un excellent moyen d’éduquer les générations futures. »
L’exposition sur l’héritage culturel maritime du Vietnam a prouvé, de manière convainquante, le rôle actif que le pays avait joué dans les échanges internationaux en mer, ainsi que la souveraineté inconstestable des Vietnamiens sur différentes îles en mer Orientale, en premier lieu les Paracels et les Spratleys.