(VOVworld)- Une exposition retraçant les 10 dernières années de la sculpture vietnamienne vient d’avoir lieu au musée de Hanoï. Les plus de 670 oeuvres qui y étaient présentées ont donné un panorama de la sculpture contemporaine du pays. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les jeunes artistes se sont montrés particulièrement créatifs.
Le public aura surtout été impressionné par des oeuvres traitant de la vie urbaine. «Couche de peau» de Trần Văn An reproduit l’atmosphère étouffante et hermétique de l’architecture urbaine, par des cubes en fer soudé de couleurs sombres, qui sont étroitement attachés. «Ligne de bus» de Hoàng Văn Thắng représente des gens stressés qui se précipitent vers leur bus. « coin de rue » de Nguyễn Thế Thịnh met en scène des vagabonds... autant d’oeuvres plastiques proches de la vie quotidienne, ce qui plaît beaucoup à Mai Thy Vân, enseignante à l’école supérieure des Beaux-Arts du Vietnam: «La sculpture contemporaine vietnamienne subit certaines influences internationales. Mais nos sculpteurs sont pleins d’audace et tiennent absolument à exprimer leur égo dans leurs oeuvres. Celles-ci sont d’autant plus variées que leurs auteurs ne se limitent plus aux matériaux habituels comme la terre, le bois ou le ciment. Ils donnent libre cours à leur imagination dans le choix de nouveaux matériaux et de nouvelles formes d’expression.»
"Histoire du pays natal" de Ku Cao Khai. |
L’installation est une nouvelle forme d’expression en vogue. On retiendra notamment «les oiseaux» de Thái Nhật Minh, montrant de jolis petits oiseaux enfermés derrière des fenêtres étroites, ce qui traduit l’aspiration à la liberté des jeunes, ou encore «les gens du Vietnam», un tableau en 3D de 50 mètres de long qui donne l’impression que les personnages sortent du cadre pour entrer dans la rue. Nguyễn Ngọc Tân, un jeune sculpteur: «Nous sommes en pleine période d’échanges culturels. Nous essayons d’apprendre d’autres cultures pour faire de celle du Vietnam une culture à la fois puissante et riche d’identité.»
Par rapport à leurs prédécesseurs, les jeunes sculpteurs s’investissent davantage dans leurs oeuvres, fait remarquer Nguyễn Đỗ Bảo, professeur associé, docteur en art et science de l’art: «Les jeunes sont aujourd’hui plus libres dans leur création, puisqu’ils ne dépendent plus des financements de l’Etat, comme c’était le cas avant. On peut dire que l’intégration internationale a donné naissance à un nouveau langage dans la création sculpturale vietnamienne. Ce langage se perfectionne sans cesse pour créer des oeuvres imprégnées de la tradition vietnamienne, mais ayant une valeur universelle.»
L’exposition nationale de la sculpture 2003-2013 s’est donc terminée en beauté. Une nouvelle génération prometteuse s’est formée. Tout en héritant des acquis du passé, les jeunes sculpteurs sont en perpétuelle quête de nouveau./.