(VOVworld) - Deux ans après la disparition du général Vo Nguyen Giap, le photographe Tran Hong vient de publier un livre photo intitulé « J’ai photographié le général Vo Nguyen Giap ». Sorti aux éditions Lao Dong, ce portfolio de 129 pages raconte les nombreuses rencontres entre le général et son photographe préféré, qui travaillait à l’époque pour le journal Quan doi nhan dan, le journal de l’armée.
Le photographe Tran Hong (à droite) et le poète Tran Dang Khoa, vice-président permanent de l’Association des écrivains vietnamiens lors de la publication du livre photo intitulé « J’ai photographié le général Vo Nguyen Giap » |
« Vo Nguyen Giap peut rivaliser avec les plus grands génies militaires des 2000 dernières années. De toute éternité, il restera un grand homme », a écrit l’historien américain Cecil Currey dans son livre « Victoire à tout prix », un ouvrage consacré au général légendaire de l’armée vietnamienne. Vu sa grandeur et sa popularité, l’immortaliser en photo peut être à la fois facile et extrêmement difficile, explique le poète Tran Dang Khoa, vice-président permanent de l’Association des écrivains vietnamiens, qui a préfacé l’ouvrage.
« C’est facile parce que le général est lui-même une valeur. Pas besoin de cadrage sophistiqué, chacun peut se contenter d’une photo nette. Mais c’est difficile de répondre à tous les goûts car chaque Vietnamien garde de lui une image qu’il chérit dans son cœur et qu’il utilise comme référence et donc comme point de comparaison. », a fait savoir Tran Dang Khoa.
Reporter au journal de l’armée, Tran Hong a été le photographe le plus proche du général qui l’autorisait à venir le voir n’importe quand. Ainsi, il a pu photographier Vo Nguyen Giap dans les moindres détails de sa vie quotidienne. Bon nombre des photos publiées dans ce livre sont inédites. Mais il y en a aussi qui sont très connues comme celle du général à côté du buste du président Ho Chi Minh. Le photographe Tran Hong se souvient : « Ce jour-là, après une journée de travail, alors que tout le monde était déjà rentré chez soi, j’ai vu le général sortir lentement de son bureau. J’ai observé minutieusement son visage. Mon instinct professionnel me suggérait qu’il avait des états d’âme. Je n’ai pu le quitter du regard. Cette impression est devenue une évidence lorsqu’il s’est approché du buste du président Ho Chi Minh. J’ai pris 4 photos et alors que j’allais en prendre une cinquième, ses larmes ont commencé à couler. Je n’ai pu continuer, pris de compassion. »
Ce sont ces moments de proximité qui font la différence entre les photos du général prises par Tran Hong et les autres. Le poète Tran Dang Khoa : « Si les autres photographes contemplaient le général de loin, Tran Hong, lui, l’a toujours observé de près, comme s’il s’agissait d’un membre de sa famille. C’est pourquoi il a pu immortaliser des instants très particuliers, comme lorsque le général jouait du piano, s’amusait avec ses enfants, prenait son repas... C’est un repas extrêmement simple, d’ailleurs, comme celui d’un paysan. Madame et monsieur voulaient céder à l’un à l’autre le meilleur morceau. C’est vraiment touchant. Pour moi, c’est un livre d’autant plus intéressant que chaque photo est accompagnée d’une légende plus ou moins longue expliquant son contexte et parfois ses détails. »
Le photographe Tran Hong compte déjà à son actif 8 expositions consacrées au général Vo Nguyen Giap. C’est la première fois qu’il publie un portfolio dans lequel il propose un regard plus familier sur le héros national. Le général dans son quotidien, c’est aussi la conception de l’art de Tran Hong. Pour lui, l’art, c’est la vie.