(VOVWORLD) - Au confluent du fleuve Rouge et du golfe du Bac Bô s’étend le parc national de Xuân Thuy, un écrin naturel d’une richesse exceptionnelle. Premier site humide d’Asie du Sud-Est inscrit à la Convention de Ramsar, reconnu par l’UNESCO comme zone centrale de la Réserve de biosphère du delta du fleuve Rouge et désormais candidat au label «Jardin patrimonial de l’ASEAN», Xuân Thuy incarne l’équilibre fragile entre l’homme et la nature.
 Écosystème diversifié du parc national de Xuân Thuy. Photo: Kim Liêu/VOV5 |
Sur 7.100 hectares de marais, de vasières et de forêts de mangroves prospèrent plus de 200 espèces végétales, 155 espèces de poissons et des centaines d’invertébrés et d’insectes. Mais la véritable gloire du site reste ses oiseaux: pas moins de 222 espèces, dont certaines menacées et inscrites sur la Liste rouge mondiale, comme le bécasseau spatule, la petite spatule ou le chevalier tacheté. Le parc abrite d’ailleurs la plus grande colonie de spatules du Vietnam.
Véritable «gare internationale des oiseaux», Xuân Thuy devient chaque hiver le refuge de milliers de migrateurs fuyant le froid du Nord.
Avec ses paysages de mangroves luxuriantes, ses bancs de sable et ses chenaux sinueux, le parc attire chaque année entre 20.000 et 25.000 visiteurs, parfois plus de 4.500 lors des grandes fêtes.
Xuân Thuy mise sur un modèle d’écotourisme communautaire, durable et participatif. Les visiteurs peuvent observer les oiseaux rares, partir en croisière sur l’estuaire, s’initier à la vie des pêcheurs locaux ou planter des palétuviers aux côtés des habitants.
Vu Quôc Dat, directeur adjoint du parc, nous en dit plus.
«Le parc national de Xuân Thuy est un joyau des zones humides, emblématique des estuaires et du littoral du nord du Vietnam. Ces dernières années, grâce aux médias, le nombre de visiteurs n’a cessé d’augmenter. Ici, ils découvrent les forêts de mangroves à l’embouchure du fleuve Rouge et vivent des expériences authentiques: chercher crabes et coquillages dans la vase, ramasser des palourdes ou participer à la replantation de la mangrove.»
Pour les plus jeunes, la découverte est magique.
«J’ai vu une cigogne, des oiseaux, une grue… Ils étaient énormes! J’ai pu regarder tous les animaux que j’aime, ça m’a rendu super heureux», dit un petit garçon.
«Cette sortie, c’était trop bien! J’ai appris à connaître plein d’espèces d’oiseaux et j’ai aussi découvert de nouveaux endroits», indique une petite fille.
Les visiteurs étrangers partagent le même enthousiasme.
«C’est la première fois que je visite une réserve nationale au Vietnam. Je suis impressionné par la beauté et l’immensité du site. Ces zones humides sont splendides, avec une nature encore sauvage. C’est une expérience fascinante», dit Felix Jones qui vient du Royaume-Uni:
 Cigognes blanches dans le parc national de Xuân Thuy. Photo: Quang Quyêt/VNA |
L’intérêt du modèle de Xuân Thuy réside dans la rencontre entre tourisme et protection de l’environnement. Les visiteurs ne se contentent pas d’admirer la mangrove: ils participent aussi à des ateliers sur les oiseaux migrateurs, les écosystèmes aquatiques ou les programmes de reforestation. C’est ce qu’a fait Trinh Thi Khanh Linh, étudiante à l’Université nationale de Hanoï.
«Aujourd’hui, j’ai pu explorer le parc de Xuân Thuy. C’est un endroit magnifique, entre mer et mangrove. On peut s’aventurer en bateau dans les chenaux, découvrir la diversité des plantes et des animaux. C’est vraiment un lieu qui attire et qui mérite d’être visité», témoigne-t-elle.
 Mangrove du parc national de Xuân Thuy. Photo: Quang Quyêt/VNA |
Observer les spatules en danger critique d’extinction, flâner sous la voûte verte des mangroves ou simplement écouter le chant des migrateurs… Xuân Thuy offre une parenthèse rare à ceux qui veulent ralentir, apprendre et renouer avec la nature.