TPP: Opportunités et défis pour le Vietnam

(VOVworld) - Les négociations du partenariat transpacifique (TPP) touchent bientôt à leur fin. En participant à l’accord de libre-échange le plus important du monde, le Vietnam pourra tirer un large profit tant sur le plan des investissements que sur celui des exportations. Mais des défis majeurs l’attendent en même temps.

L’accord de partenariat transpacifique (TPP), qui devrait être conclu en 2014, créera la plus vaste zone économique au monde : ce sera près de 40 % du PIB mondial, plus de 30 % du commerce international, plus de 790 millions d’habitants.

Le TPP réunit actuellement 12 pays dont des grandes puissances comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Mexique et depuis peu, le Japon. Les Etats membres ont pu se mettre d’accord sur les questions principales à savoir : le droit de propriété intellectuelle, les barrières techniques commerciales, les télécommunications, le commerce électronique, les services ou encore l’investissement. Le TPP favorisera la concurrence puisqu’il supprimera toutes les taxes d’importation. Dans le cas du Vietnam, pays en voie de développement, cet accord lui offira de bonnes conditions pour s’engager plus en avant dans la chaîne de valeur mondiale. « Tout d’abord, le TPP profitera beaucoup à l’exportation nationale, surtout dans le secteur clé du textile et de l’habillement, indique Vo Tri Thanh, directeur adjoint de l’Institut central de gestion économique indique. Il facilitera l’accès du Vietnam aux capitaux et aux savoir-faire des pays développés. D’ailleurs, la participation au TPP correspond parfaitement aux politiques nationales de développement qui consistent à restructurer l’économie nationale sur un nouveau modèle de croissance car pour pouvoir exploiter le TPP de manière optimale, le pays doit accélérer sa réforme économique et son perfectionnement juridique. »

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Il est vrai que le textile sera le secteur qui profitera le plus du TPP car il est le premier produit d’exportation du pays avec un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards de dollars, réalisé l’an dernier. Actuellement, les Etats-Unis représentent 50% des exportations textiles vietnamiennes, avec cependant une taxation assez élevée, de 17,5% en moyenne. Cette taxe sera annulée, avec l’entrée en vigueur du TPP, non seulement sur le marché américain mais dans l’ensemble des pays signataires.

Par ailleurs, le TPP permettra au Vietnam d’attirer plus d’investissements directs étrangers et de rendre son environnement d’affaires plus transparent, les pays signataires devant s’engager à traiter, sur un même pied d’égalité, toutes les entreprises, qu’elles soient publiques, privées ou étrangères.     

Mais les défis sont aussi de taille. Le plus grand consiste en la restructuration économique pour créer un environnement concurrentiel, qui implique une amélioration des législations. Les entreprises doivent également comprendre qu’elles seront confrontées à une concurrence très acharnée parce que presque toutes les barrières fiscales seront levées. D’après Nguyen Thu Trang, directrice du service chargé de l’OMC, rattaché à la Chambre d’industrie et de commerce du Vietnam, les entreprises vietnamiennes doivent se préparer dès aujourd’hui afin de pouvoir profiter au maximum des avantages du TPP. « L’entrée en vigueur du TPP dispensera les entreprises exportatrices de toute taxe mais sous réserve de justifier des conditions d’origine des matières premières qui devront provenir du Vietnam ou de l’un des pays participant à cet accord, dit-elle. Pour y parvenir, les entreprises seront obligées de changer leur méthode de production et d’achat des matières premières.  Or, ce travail prend du temps. C’est pourquoi, les entreprises doivent se préparer au TPP dès maintenant pour pouvoir bénéficier de ses dispositions préférentielles. »

Le Vietnam a participé aux 18 cycles de négociations du TPP dont la signature est prévue pour début 2014. Mais toute médaille a son revers. Il faut que le Vietnam mesure les avantages et les inconvénients de cet accord pour en tirer profit, d’autant plus que ce dernier ne prévoit pas de privilèges particuliers pour les pays ayant un faible niveau de développement./.

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