(VOVWorld)-Actuellement, les jeunes générations s’éloignent de plus en plus de la musique traditionnelle. Rares sont les jeunes qui sont encore capables d’identifier tel ou tel instrument traditionnel. Cependant, comme toute règle a ses exceptions, la flûte vietnamienne possède « son » étoile montante. En plus d’être lui-même un jeune flûtiste tout à fait remarquable, Bui Cong Thom - c’est de lui dont il s’agit - s’attache à vulgariser la musique traditionnelle auprès des jeunes…
24 ans. Président du club de flûte du Vietnam, professeur de flûte traditionnelle à l’Académie nationale de musique du Vietnam… Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bui Cong Thom n’aura pas traîné en chemin !... Il faut dire qu’il a débuté tôt, à l’âge de 8 ans. Bui Cong Thom nous confie : « Mon frère et moi, nous jouons de la flûte depuis notre petite enfance. C’est Le Thai Son, qui est lui-même un flûtiste renommé, qui nous as mis les pieds dans l’étrier. Il nous a vraiment transmis sa passion. Du jour où je l’ai rencontré, ma vie a complètement changé. C’était en 1997, à l’académie de musique. Au départ, j’étais venu pour m’inscrire à des cours de piano. Mais quand j’ai découvert la flûte, ça a été une révélation !.. ». .
De son côté, Le Thai Son a gardé un souvenir impérissable de cet élève si doué, dont il peut être fier, aujourd’hui… : « Bui Cong Thom et son frère Bui Cong Thuyen sont certainement mes élèves les plus brillants. Ils se passionnent pour les instruments traditionnels du Vietnam, notamment pour les flûtes traversières des H’mong. Thom joue dans le registre grave, et son frère dans le registre aigu. Alors, comme ça, ils sont vraiment complémentaires et ils arrivent à faire de choses formidables. Vous êtes en train d’écouter «l’arrivée du printemps sur le hameau des H’mong ». C’est une pièce de Trieu Tien Vuong que j’ai interprétée dans des concours ou dans des festivals. Le premier prix que j’ai décroché, c’était en 1999, à Hanoi, dans un festival d’instruments et de chants traditionnels. Ensuite, il y a eu le prix d’encouragement, en 2003, dans un concours national. Et puis en 2008, il y a donc eu ce fameux deuxième prix national, qui reste jusqu’à présent ma plus haute récompense. »
Bui Cong Thom est son professeur Le Thai Son
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Thom n’est pas seulement ce soliste brillant promis aux plus hautes récompenses, il est également pédagogue dans l’âme. Voilà 2 ans, maintenant qu’il enseigne, la flûte, bien sûr, mais aussi d’autres instruments traditionnels, non sans avoir auparavant décroché un prix d’excellence qui est venu couronner ses études musicales : « Force est de reconnaître que les jeunes générations se détournent de plus en plus de la musique traditionnelle. En ce moment, c’est la musique électronique qui a les faveurs de la jeunesse. Pour moi, évidemment, ce n’est pas forcément réjouissant ! Mais bon, il ne faut pas désespérer des jeunes ! Moi, ce que j’aimerais, c’est réussir à leur redonner goût à tous ces instruments traditionnels, et en particulier à la flûte, évidemment… »
Selon Bui Cong Thom, la flûte traversière est un instrument très populaire au Vietnam. On compte actuellement près de 20 mille praticiens, mais il ne faut pas se fier aux apparences : faute d’enseignants qualifiés en nombre suffisant, la flûte est bel et bien en déclin. Bui Cong Thom : « Ça prend beaucoup de temps ! Pour pouvoir devenir musicien, il faut se familiariser avec la théorie et pratiquer dès le plus jeune âge. J’aimerais beaucoup pouvoir créer un réseau de clubs de flûte… Pour mon club, j’ai loué un immeuble de 3 étages au carrefour Nga Tu So, à Hanoi. C’est un lieu facile à trouver… Du coup, ça attire du monde. Comme enseignants, j’ai invité des jeunes professeurs et des étudiants brillants de l’académie de musique. »
Gageons qu’avec des personnalités bien trempées comme Thom, la flûte vietnamienne a encore de très beaux jours devant elle !...