Hoàng Hoa Trung, lui, a parcouru toutes les régions les plus reculées du Nord du pays pour construire des écoles et venir en aide à des enfants défavorisés. 7800 élèves des provinces d’Hà Giang, Cao Bằng et Lào Cai ont ainsi pu bénéficier des bienfaits deNiêm Tin, l’association caritative qu’il a fondée, à la tête de laquelle il s’emploie sans relâche à apporter une vie meilleure aux plus jeunes.
Trente printemps cette année… Dix années
d’opérations caritatives menées tambour battant dans les quatre coins du pays… Hoàng
Hoa Trung n’est décidément pas un jeune homme comme les autres. Chez lui, la
générosité le dispute au dynamisme et à l’esprit d’entreprise. Mais c’est aussi
un pragmatique, et lorsqu’il se rend quelque part avec les bénévoles de Niêm Tin, c’est avec une véritable
feuille de route, même si la mission est en général la même: collecter des
vêtements, des fournitures et surtout des fonds pour bâtir ou rebâtir des
écoles. Car c’est bien d’écoles qu’il s’agit…
«L’avenir, ça
passe par l’école», nous fait-il observer. «L’idée,
c’est de construire des établissements qui soient des lieux sûrs, à l’abri des
intempéries qui sont le lot des régions de haute montagne. C’est aussi une
façon d’affirmer qu’on travaille sur le long terme, qu’on investit dans quelque
chose de durable…»
Hoàng Hoa Trung et les enfants de de l’école Thâm My A
(Photo: Facebook)
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Pour ce qui est du village Thâm My A, les cinq
enseignantes qui ont été recrutées pour l’école primaire sont toutes issues de
différentes ethnies minoritaires. Sur place, elles doivent tout faire:
enseigner, bien sûr, mais aussi assurer la préparation des déjeuners. Pas
facile quand on manque de tout...
«Il faut savoir
que les repas, ça dépend des contributions des familles» nous explique l’une
de ces enseignantes
«Le problème, ici, c’est que les gens sont très pauvres et qu’ils ne
peuvent pas donner grand-chose… Alors forcément, certains enfants présentent
des carences alimentaires…»
L’école fait désormais salle (de classe) comble. Hoàng
Hoa Trung y est pour quelque chose: depuis que Niêm Tin s’occupe de Thâm My A, tout va beaucoup mieux, y compris
les repas.
«Ce que j’ai pu
constater, en arrivant ici, c’est que les gens manquaient de tout», nous raconte Hoàng Hoa Trung.
«Dans de telles conditions, il ne suffit
pas de construire des écoles, il faut aussi faire en sorte que les enfants y
restent et s’y sentent bien, d’où la nécessité d’organiser un semblant de
restauration scolaire. C’est
du reste l’un de mes grands chevaux de bataille sur Internet, et je dois dire
qu’à ce niveau-là, l’appel a été largement entendu.»
Photo : Facebook
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Pour l’instant, l’école possède deux salles de classe,
deux toilettes, un bureau pour les enseignantes, une cuisine, une cour de
récréation… Pas le grand luxe, mais largement de quoi envisager des études en
toute sérénité…
«C’est un bâtiment qui peut faire
face aux climats de la région, qui est quand même franchement rude. Et puis les enfants ont désormais des livres,
des cahiers et aussi un menu quotidien. Aujourd’hui, par exemple, ils ont des
oeufs au plat et de la soupe de légumes", nous dit l’enseignante
Lo Thi Nhung.
Là où d’autres seraient déjà satisfaits du travail accompli, Hoàng Hoa
Trung, lui, veut toujours aller plus loin.
«Le grand projet, dans
l’immédiat, c’est de déployer de l’énergie solaire, pour alimenter les écoles
en électricité», nous confie-t-il.
«Et puis il y a aussi la question du chômage, qui touche quand même
beaucoup de personnes. On voudrait essayer de créer des emplois, autant que
faire se peut.»
Hoàng Hoa Trung et Niêm Tin ont reçu par trois fois le prix national du bénévolat,
décerné par l’Union de la Jeunesse communiste Hô Chi Minh. Hoàng Hoa Trung fait
en outre partie des 30 figures exemplaires du Vietnam en 2020: une belle
consécration, amplement méritée, mais qui ne l’empêche pas de garder son cap.
«Je ferai du bénévolat toute ma vie», nous a-t-il assuré.