(VOVWORLD) - Fenêtre des jeunes nous propose cette semaine de faire
connaissance avec un certain Trân Anh Tuân, un professeur de guitare qui enseigne à des
malvoyants. Du rythme, des mélodies et
surtout une sacrée dose d’amour… La
recette du bonheur est parfois simple et la musique, consolatrice…
Photo Kenh 14
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«Vous savez, quand
on perd la vue, tout ce qui reste, c’est la tristesse, et la solitude… Mais
voilà, il y a Tuân et sa guitare, Tuân qui nous apprend la musique et qui nous
aide à retrouver le sourire…», a partagé Nguyen The Tung, un élève de l’école Nguyên
Dinh Chiêu.
L'histoire
a commencé il y a plus de 5 ans, en 2012. Trân
Anh Tuân, 35 ans aujourd'hui,
était alors en service à l’Université des sapeurs-pompiers de Hanoï. Un beau jour, il a décidé d’apprendre la guitare aux petits
élèves malvoyants de l’école Nguyên Dinh Chiêu. Mais comment en est-il
venu là?
«C’est en visitant l'école Nguyên Dinh Chiêu… J’ai
remarqué que les élèves étaient très attirés par ma guitare, que j’avais avec moi
ce jour-là. Alors j’ai suggéré aux responsables de l’établissement de mettre
sur pied une classe de guitare, et le projet à été très bien accueilli», nous raconte-t-il.
Photo Tap Chi Cong An
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Alors bien sûr, pas question pour Trân Anh Tuân de prendre des partitions et d’apprendre à ses élèves à
lire la musique… Tout le travail se fait à l’oreille…
«Il est assez difficile d’apprendre
à jouer de la guitare à des
enfants malvoyants», nous fait-il remarquer. «Ils ne peuvent évidement
pas lire la musique. Alors, le défi, pour moi, c’est de leur apprendre tout par
l’oreille. Mais je dois dire que visiblement, ils n’éprouvent aucune
difficulté, qu’ils vivent tout ça comme une sorte de récréation. Et pour moi,
ça devient un vrai plaisir, plaisir de me rendre utile… »
Et ce plaisir est partagé, manifestement, car en plus
d’apprendre à jouer de la guitare, les petits malvoyants retrouvent ainsi
confiance en eux, comme nous l’explique Nguyên Xuân Kiên, le père de l'un d’entre
eux.
«Avant, mon fils avait peur de prendre la parole en
public, de se montrer. Mais depuis qu’il suit les cours d’Anh Tuân, il est
métamorphosé. Il arrive à jouer de la guitare et même à chanter devant la
famille», nous dit-il.
Photo Tap Chi Cong An |
Trân
Anh Tuân a lui aussi été métamorphosé.
Il a lancé plusieurs programmes humanitaires en faveur d’enfants handicapés et démunis. Il a aussi invité ses élèves à se rendre dans les hôpitaux
de Hanoï pour jouer devant les
patients démunis et leur apporter un peu
de réconfort.
«On a habitude d'entendre la voix de nos docteurs. Et
aujourd'hui, pour la première fois, on entend un peu de musique. C'est nouveau
et c'est surtout une sensation de relaxation qu'on a rarement dans cet hôpital», nous confie Nguyên Van Hung, l’un de ces patients.
Dans un futur proche, Anh Tuân envisage d’ouvrir
davantage de classes en faveur des enfants démunis. «La vie n’a de sens que si
on peut partager avec les autres», nous dit-il.