Le club Thánh Địa - terre sainte des bédéphiles vietnamiens

(VOVworld) - Le club Thánh Địa - terre sainte en français -, attire de très nombreux bédéphiles - ainsi appelle-t-on celles et ceux qui se passionnent pour la bande dessinée. En un peu plus de 10 années d’existence, le club a su faire venir à lui un nombre de plus en plus important de jeunes ou moins jeunes. A l’heure actuelle, il compte une bonne centaine de membres et de collaborateurs.

Des cours de formation, des évènements, des festivals - on se souviendra des deux premières éditions du festival des amoureux du manga -, des nuits blanches, même, comme en 2005 et en 2006, un magazine, “M’Heaven”… Le club Thanh Dia est suractif ! Son ambition ? Développer la bande-dessinée au Vietnam et faire en sorte que les bédéistes soient enfin reconnus comme des artistes et des professionnels à part entière. « Le club a été fondé en 2000. Aujourd’hui, il y a 30 membres à part entière, plus pas mal de collaborateurs. Je sais que ça peut paraître étrange, ce nom qu’on a choisi au début, “thanh dia”, mais je crois que ça situe bien notre objectif. En fait de terre “sainte”, il s’agirait plutôt d’une terre d’asile où peuvent se retrouver tous les bédéistes et tous les bédéphiles du Vietnam! », a révélé Dao Thuy Mai qui fait partie des premiers fondateurs du club.

 
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Un objectif, donc, mais aussi un slogan, ambitieux : “apporter un nouveau souffle à la bande dessinée vietnamienne”. Toutes celles et tous ceux qui souhaitent d’ailleurs apporter leur contribution à la cause peuvent le faire en se rendant à l’adresse www.thanhdiamanga.org, une page où sont révélés les nouveaux talents !    


Bédéiste est un métier encore nouveau au Vietnam, qui n’est pas toujours vu d’un très bon oeil. Beaucoup de parents de bédéistes en herbe, notamment, s’inquiètent de l’impact sur les études et préfèreraient voir leur rejeton s’adonner à des activités plus académiques. A ce niveau-là, les frictions sont inévitables, comme nous l’explique Ha Huy Hoang, 20 ans, membre du club : « La difficulté la plus commune et aussi la plus grande réside dans la manière dont réagit l’environnement familial. Quand ils ont vu que je commençais à m’intéresser à la bande dessinée et que je voulais devenir bédéiste moi-même, mes parents ont eu un mouvement de recul. Pour eux, la bande dessinée, ce n’est pas sérieux comme la littérature et ça peut exercer des influences négatives. Et puis je n’avais que 16 ans, à l’époque !. Alors ça fait quatre ans que j’essaie, patiemment, de les convaincre! Pas facile, surtout que bédéiste, ce n’est pas un métier reconnu par la communauté! Mais bon, allez, il faut y croire ! »




Con đường cho truyện tranh Việt Nam 1

"Diadème de beauté" de Tạ Huy Long

“Pas un métier reconnu”? Bon, qu’à cela ne tienne ! Les membres du club font justement tout leur possible pour donner un aspect professionnel à leur entreprise. Question de crédibilité, pour Dao Thuy Mai, qui nous parle de la structure du club : « Nous avons deux organes principaux : l’un, en charge de l’aspect formation, l’autre en charge de l’aspect création. Quand on dit “formation”, il s’agit surtout d’échanger des expériences, en fait, et de s’entraîner un peu sur le plan technique. Pour ce qui est de la création, là, il y a trois niveaux :scénario, dessin et rédaction. Les deux premiers niveaux fonctionnent ensemble, le troisième consiste surtout en de la relecture et de la correction. Et avec tout ça, on arrive à sortir des bandes dessinées! »

De la bédéphilie, oui, mais tant qu’à faire, de la bédéphilie patriotique. Pourquoi pas après tout ? Les membres du club s’attachent à proposer des ouvrages présentant le Vietnam sous tous ses aspects. Pour eux, l’image est un moyen de communication direct et efficace, qui peut être mis au service des valeurs culturelles. Alors bien sûr, les scénaristes sont priés de puiser leur inspiration dans l’histoire ou le folklore national. Nguyen Minh Duc, l’un des fondateurs du club : « Nous voudrions créer quelque chose de très professionnel pour permettre aux jeunes bédéistes de partager des expériences et des techniques. Actuellement, on peut observer quatre grandes tendances dans la bande dessinée. D’abord, il y a le style réaliste, qui suppose une parfaite technique d’exécution. Mais il y a aussi le style “film d’animation”, “cartoon style”, si vous préférez, le style manga, très prisé des adolescents, et le style conceptuel, qui donne lieu à des choses plus exentriques, comme Fiona ou Shrek, que les enfants apprécient beaucoup, en général. »

Le club Thánh Địa - terre sainte des bédéphiles vietnamiens - ảnh 3



Le club Thanh Dia travaille actuellement sur une histoire du Vietnam en bande dessinée, qui devrait être publiée en plusieurs épisodes dans un magazine. Si avec ça, il s ne réussissent pas à donner à la bande dessinée ses lettres de noblesses, ce serait à ne plus rien y comprendre !


Thuy Van




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