Le court-métrage et le rêve cinématographique des jeunes réalisateurs

(VOVworld) - On dit souvent qu’au cinéma, les premiers pas consistent en la réalisation d’un ou de plusieurs courts-métrages. On retrouve dans ce type d’art les mêmes catégories cinématographiques que pour le long métrage : documentaire, fiction… qui permettent aux jeunes réalisateurs d’entrer dans le monde professionnel du cinéma.

C’était le court-métrage “ Clean Love” du jeune réalisateur Long Kieu, étudiant en 3ème année à l’Ecole des arts scéniques et cinématographiques du Vietnam. Il a été honoré en 2012 par le TPD, Centre pour l’assistance et le développement du cinéma, rattaché à l’Association des cinéastes du Vietnam.

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Les deux personnages du court-métrage “Clean Love”

Durant 15 minutes, Long nous raconte la rencontre fortuite d’un couple d’étudiants dans un parc, près d’un lac. Dès le départ, c’est le jeune homme qui veut absolument entrer en contact avec la jeune fille. Il décide alors d’envoyer à la belle des messages avec l’aide d’un stylo et de petits morceaux de papier. Notons que c’est un court-métrage sans paroles et que les sons associés aux rythmes musicaux qu’on peut entendre dans ce film ont été créés par les technologies cinématographiques. Le jeune réalisateur nous parle de la production d’un court-métrage : « Avant de se lancer dans l’aventure, il est important de bien connaître l’univers du court. Il faut donc bien savoir que la réalisation de courts-métrages est tributaire d’une économie majoritairement subventionnée. C’est pourquoi les membres d’une équipe sont bien souvent bénévoles ou intermittents du spectacle. C’est ce qui permet à de jeunes réalisateurs comme moi de s’associer à des expériences cinématographiques sans perdre trop d’argent. En fait, presque tous les réalisateurs qui veulent entrer dans le monde professionnel doivent tout d’abord produire des courts-métrages. C’est aussi le chemin pour rencontrer les producteurs. »

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Ils utilisent des morceaux de papier pour discuter

Jusqu’à la dernière minute, “Clean love” oscille entre fable amoureuse et message environnemental. C’est ce qui fait son succès : un « résultat inattendu » et un « message » qui se dégagent en un court laps de temps. Ta Nguyen Hiep :

« Un court-métrage est un film d’une durée comprise entre 1 et 30 minutes mais il est tout à fait possible de trouver, sous cette appellation, des films de moins d’une minute. Dans ce cas on parle parfois de très court-métrage. Au delà de 30, le film devient un moyen-métrage. Le court-métrage est considéré comme un tremplin, un laboratoire d’essais  pour que les jeunes puissent s’exprimer et se former. Il pourra  faire émerger des réalisateurs de talent dans l’avenir. »

Pour maximiser les chances de faire un court-métrage, il faut que l’on se concentre sur l’essentiel : une histoire simple, un personnage et un lieu. Un court-métrage est comme une tranche de vie, un moment. Ça peut être une blague comme un outil de dénonciation mais il faut que l’idée de base soit simple pour que le scénario le soit. Quant aux difficultés, elles ne manquent pas. Long Kieu, réalisateur :

« Les courts-métrage peuvent être tournés en plus de 5 jours. Il faut savoir que sur un temps aussi long, il y a un risque que l’équipe technique ne soit pas la même du début à la fin. Les outils sont aussi un dossier difficile pour les jeunes gens qui n’ont pas encore beaucoup d’argent ou de relations professionnelles pour demander des subventions. Mais le plus difficile, c’est de trouver une façon originale de transmettre le message aux spectateurs. Si ce n’est pas original, le film sera tout de suite oublié. »  

Actuellement, la production des courts-métrages ne couvre que des professionnels. Il existe beaucoup de programmes financés par les grands groupes Nikon, Canon,  qui appellent les jeunes à faire leur propres films moins de 20 minutes sur les thèmes sociaux : environnement, violence familiale, crise scolaire, santé, embouteillage… Dans les temps qui viennent, la série de courts-métrages “Jade orientale” sur les femmes vietnamiennes du jeune réalisateur Cuong Ngo sera présentée dans des festivals   internationaux.  Non seulement considéré comme le premier pas au cinéma, le court-métrage constitue aussi un visa d’exploitation culturelle à l’étranger. L’actrice Hong Anh :

« Les courts-métrages sont les meilleures façons de promouvoir la culture vietnamienne lors des festivals de film. En réalité, les courts-métrages font réfléchir les spectateurs car ils n’ont pas beaucoup de paroles. Les astuces artistiques utilisées sont presque symboliques. Donc, ce n’est pas facile de faire avec succès un court-métrage sur n’importe quel sujet. »

 Le développement des technologies numériques permet de faciliter la production des courts-métrage. Avec seulement un appareil-photo numérique ou un smartphone de haute qualité, tout le monde peut se lancer dans le rêve de devenir un acteur, un réalisateur ou un producteur professionnel. Essayez de faire votre court-métrage, la célébrité frappera à votre porte un jour, qui sait ?

 

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