Luc Pham Quynh Nhi et la cithare à 16 cordes

(VOVWORLD) - Alors qu’en général, les jeunes de son âge n’écoutent que de la musique moderne, Luc Pham Quynh Nhi, elle, se passionne pour le đàn tranh - la cithare à 16 cordes. Et qu’on n’aille pas lui dire qu’elle est vieux jeu!
Luc Pham Quynh Nhi et la cithare à 16 cordes - ảnh 1

De retour dans la mégapole du Sud après des études universitaires au Canada, Luc Pham Quynh Nhi, 20 printemps cette année, a décidé de se consacrer à la musique folklorique. Elle participe souvent à des concerts de đon ca tài tu – le chants des amateurs du Sud - et de sac bùa - un air que l’on chante à l’occasion du Nouvel An lunaire dans le Centre. Issue d’une famille qui jusque-là n’avait pas spécialement brillé par la fibre artistique, Quynh Nhi a été la première à apprendre la musique, avec sa petite soeur.  

«Mes parents nous ont toujours soutenues. Surtout mon père. Je pense d’ailleurs que c’est a lui que je dois cette passion pour les arts folkloriques, à lui et aux berceuses qu’il nous chantait le soir.», se souvient-elle.   

Membre d’un groupe spécialisé, Quynh Nhi voue une véritable passion à la culture et à l’histoire. Quant au đàn tranh, c’est après avoir lu les mémoires de l’éminent et regretté musicologue Trân Van Khê (1921-2015), qu’elle a décide d’apprendre à en jouer.  

Quynh Nhi aime la musique folklorique, c’est évident. Il faut dire que la musique folklorique l’a véritablement révélé à elle-même.  

«Avant, je m’interrogeais beaucoup… Qui suis-je? Pourquoi je fais ça? Pourquoi j’agis de telle sorte?... L’étude de la musique traditionnelle m’a permis de comprendre que chaque personne devrait s’intéresser à la fois au passé, au présent et à l’avenir.», nous confie-t-elle.

L’étude de la musique traditionnelle aura en effet eu pour vertu d’apporter à Quynh Nhi des réponses aux questions que tout être se pose quant à son identité, identité culturelle, en l’occurrence.   

«Quand je joue cette musique-la, j’arrive à distinguer des différences entre les musiques du Nord, du Centre et du Sud. Au Nord, c’est plus joyeux, au Centre plus mélancolique, et au Sud, c’est un peu un mélange des deux», nous explique-t-elle.     

Quynh Nhi joue aussi du đàn tranh même quand elle est à l’étranger, où d’après elle, «le public est souvent très réceptif à la musique folklorique du Vietnam».

«Pour les étrangers, ces airs anciens sont non seulement beaux mais aussi très raffinés. Ils permettent de mieux comprendre l’âme des Vietnamiens», constate-t-elle.

Pour Quynh Nhi, le fait de partager une passion est toujours un grand bonheur, et elle ne s’en prive pas.   

«À mon avis, apprendre, c’est d’abord pour enrichir ses connaissances et les transmettre ensuite à ceux qui ont les mêmes centres d’intérêt. Je souhaite que la musique traditionnelle, et la culture plus largement, soient une source de rafraîchissement pour les gens, qu’elles les orientent vers le beau et le bien», nous dit-elle.

Actuellement, Quynh Nhi suit une formation en đờn ca tài tử et organise des cours pour les jeunes. Elle est aussi co-organisatrice d’une tournée de spectacles intitulée Diène muong Nam Bo (Chanter les mélodies du Sud), qui devrait débuter en juillet 2019. 

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