(VOVworld) - « Faites triompher vos tactiques »... Cette phrase, elle a fait vibrer des milliers de joueurs d’échec. De nos jours, l’apprentissage des échecs débute tôt, très tôt même. Mais c’est un apprentissage ardu, et rares sont ceux qui récoltent les lauriers de la gloire dès leurs plus jeunes années. C’est pourtant ce que vient de faire Nguyen Anh Khoi, champion du monde dans la catégorie des moins de 12 ans, qui vient aussi de donner magistralement raison à Corneille lorsque celui-ci écrit qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années...
Nguyen Anh Khoi, champion du monde dans la catégorie des moins de 12 ans |
Novembre 2012. Le Vietnam célèbre son nouveau héros. 12 ans après Nguyen Ngoc Bao Son, Nguyen Anh Khoi s’offre un « perfect » lors du championnat « WORLD YOUTH CHESS CHAMPIONSHIP”, qui se déroule à Maribor, en Slovénie. C’est bien simple, notre jeune prodige a remporté 11 victoires pour autant de parties disputées, ce qui lui vaut d’accéder aussitôt à la notorité. Des lauriers, donc, mais sur lesquels il ne s’endort pas puisqu’en 2014, il remet ça, en Afrique du Sud, avec un titre de champion du monde dans la catégorie des moins de 12 ans. Il n’y a que deux personnes au monde à détenir ces deux titres : lui et le Français Etienne Bacrot. Nguyen Anh Khoi : « Je suis vraiment très content, d’autant plus que les parents et ma soeur sont venus. C’est quand même mieux quand on a quelqu’un avec qui partager sa joie ! En fait, j’avais déjà participé à ce tournoi. C’était en 2010. A l’époque, j’avais essuyé quelques revers. Alors, cette année, j’ai pu prendre ma revanche, et ça, c’est génial ! »
Pour formidable qu’il soit, ce titre de champion du monde était plutôt inattendu. Au départ, c’est une cinquième place qu’on prédisait à Anh Khoi. Son entraineur n’en revient toujours pas, d’ailleurs. Lam Minh Chau : « Plus on grandit, plus il devient difficile de décrocher des titres. Dans le cas de Khoi, il y avait déjà eu un titre en 2012, alors forcément tous les regards étaient rivés sur lui. Et là, ce nouveau titre, ça montre bien qu’il a encore progressé. Il m’épate, vraiment ! »
Notre jeune prodige ne joue aux échecs que de deux heures par jour. Il fait également du sport et pratique les arts martiaux avec brio. Actuellement, Anh Khoi est ceinture marron en karaté et ceinture rouge en taekwondo, c’est dire !... Il faut dire que le jeune garçon sait faire preuve de détermination.
« J’ai commencé à jouer aux échecs à l’âge de six ans. C'est mon père qui a découvert mon potentiel et qui m’a insufflé cette passion. Le jeu d'échecs, c'est comme une bataille, mais une bataille où il n'y a pas de mort, pas de sang. Je me vois comme un général qui dirige ses troupes dans le seul but de capturer le roi adverse. Ce sentiment d'être le vainqueur m'apporte toujours une joie immense. » a partagé Nguyen Anh Khoi.
Nguyen Anh Khoi et sa famille
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Les substances chimiques sont prêtes, il ne manque plus que la réaction... De toute évidence, Anh Khoi a toutes les dispositions pour régner en maître absolu sur les échiquiers du monde entier. A condition qu’il le veuille, naturellement. Pour l’instant, son avenir en tant que joueur professionnel n'est pas encore décidé. Tran Thi Thanh Thao, sa mère : « Jusqu'à maintenant, son avenir reste ouvert. Il ne faut oublier que c’est encore un enfant, après tout, et qu’il a encore toute la vie devant lui. Il serait tout à fait prématuré d’affirmer qu’il va devenir un nouveau Le Quand Liem ou un nouveau Nguyen Ngoc Truong Son.... Pour l'heure, ce qu'il devra faire en premier, c’est poursuivre ses études et apprendre une langue étrangère. Le sport et les échecs sont là pour lui permettre de se développer physiquement et mentalement. »
Rien n'est encore décidé, donc, mais on imagine mal Khoi délaisser les échiquiers. Dans un peu moins d’un an, il participera à un nouveau championnat. Son objectif ? La médaille d’argent... au moins !