Origami et les jeunes vietnamiens

Le mot « ORIGAMI », terme vient du japonais « ORU » qui veut dire « plier », et « KAMI » qui veut dire « papier ». Au Vietnam, c’est l’une des grandes tendances de ces dernières années. Et à Hanoi, il y a mêmes des mordus qui se réunissent pour enrichir leur technique et pour échanger des expériences. C’est un reportage de Thuy Van.

Nous voici donc dans une assemblée d’origamistes - ainsi appelle-t-on ceux qui se livrent à la passion du pliage - qui a lieu dans un café donnant sur la rue Nguyên Quy Duc. La voix qu’on entend est celle de Thai Hoa, origamiste depuis déjà 5 ans. Ce jeune de 25 ans est en train d’expliquer aux autres membres de son groupe - 7 garçons âgés de 18 à 22 ans - la technique pour faire un robot à partir d’un simple papier carré bleu.

Cela fait déjà 5 ans que Thai Hoa se passionne pour cet art qui, contrairement à ce que suggère son nom à consonnance japonisante, est d’origine chinoise. A l’époque, il était encore sur les bancs de l’école supérieure d’architecture de Hanoi, lorsqu’un club d’origami y a été constitué. Pour de jeunes architectes en herbe, rien de tel pour développer l’imagination et l’ingéniosité !    

L’origami a ses figures de base que le débutant doit apprendre à maîtriser: l’oiseau, le moulin, le poisson. Et à partir de là, on peut créer toutes sortes de modèles. La matière première est bien sur le papier, mais c’est du papier spécial, importé du Japon ou de Chine, et ce n’est pas toujours facile d’en trouver sur le marché vietnamien. C’est un papier qui peut devenir très souple mais très résistant s’il est imbibé d’un peu d’eau. Comme ça, les plis sont bien nets, et pour les débutants, c’est beaucoup mieux. Une fois que la figure est achevée, on peut bien sûr la fixer avec de la colle, en tout cas lorsqu’on est débutant. Quand on a atteint un certain niveau, bien évidemment, il n’en est plus question !   


Origami et les jeunes vietnamiens - ảnh 1
Mante religieuse - origami


L’origami permet donc, à partir d’un simple bout de papier, de réaliser toutes sortes de figures, par le seul truchement du pliage. Pas question de couper ou de coller ! Quant aux modèles, ils sont variés au possible : ça va des animaux aux fleurs en passant par les objets de la vie quotidienne. Thai Hoa :

Cet art nous vient d’un art populaire chinois très ancien, qui date du VIe siècle. L’une des figures d'origami les plus célèbres est la grue du Japon. Il faut savoir qu’au Japon, la grue est censée apporter chance, c’est un animal hautement symbolique. Ce que j’aime dans l’origami, c’est qu’à partir d’un morceau de papier sans âme, on peut créer une oeuvre des plus originales. Ca procure beaucoup de bonheur dans l’existence !      


Origami et les jeunes vietnamiens - ảnh 2
Oiseau - origami


Etre origamiste ne demande aucun effort physique. Par contre, il faut être extrèmement patient et minutieux. Mais il est des joies qui ne se mesurent justement qu’à l’étalon des rêves ! « J’imagine ce que tu vois et je plie ce que tu imagines » ! Vision, imagination... Une belle définition de la créativité, somme toute !  

« Origami » est un mot japonais qui s’est imposé dans toutes les langues du monde, à l’instar de « saké », « sushi », « kimono » ou « tsunami ». Tout le monde comprend de quoi il s’agit. Mais pourtant, c’est quelque chose de profondément instable, qui se renouvelle continuellement. Et c’est aussi une affaire de spécialistes, de passionnés qui se retrouvent pour échanger des expériences et des techniques. Thai Hoa :

Nous nous rencontrons ici toutes les deux semaines. Au départ, il y avait des personnes plus âgées : la quarantaine voire plus. Mais maintenant, il n’y a que des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans. Il semble que pour les personnes âgées, il soit plus difficile de maîtriser des techniques compliquées. Ces rencontres nous sont très utiles. Nous présenterons, chaque fois, à tour de rôle, de nouvelles techniques, et à la fin de la séance, on tire au sort le nom du prochain intervenant. C’est très intéressant !


Il exsite actuellement à Hanoi plusieurs clubs d’origami dont VOG - vietnam origami club - et WLO - we love origami - qui rassemblent jusqu’à plus de 100 passionnés. A noter que deux grands festivals d’origami ont été organisés en 2010 et 2011./.

Thuy Van

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