Que pouvez-vous acheter avec 5000 dongs? Pas grand chose, n’est-ce pas? Eh bien pour certains, 5000 dongs, c’est le prix d’un repas chaud et nourrissant. Vous avez peine à me croire ? Accompagnons Phuong Nguyen à la rencontre des jeunes bénévoles du programme « du riz à 5000 dongs de Hanoi », des jeunes pour lesquels rien n’est impossible.

Photo: Com 5000 Ha Noi

Dimanche matin. Pour beaucoup, dimanche matin rime avec grasse matinée, mais pas pour Hoa qui quitte sa maison à 6 heures du matin pour se rendre au 13 Minh Khai, où elle prépare des rations de riz pour les personnes en difficulté. Aujourd’hui, les jeunes qui participent à l’opération « du riz à 5000 dongs » ont décidé de vendre 120 rations de riz, à 5000 dongs l’unité.   

“J’ai déjà mangé une ration de riz de ce type-là. Il y a quelques années, quand j’étais lycéenne, j’ai été hospitalisée. Mais l’hôpital était loin de ma maison. Il n’y avait donc que ma cousine qui pouvait s’occuper de moi. Mais comme elle travaillait, il y a eu quelques jours où j’ai dû rester seule à l’hôpital. Vers midi, j’ai remarqué plusieurs personnes qui étaientt rassemblés en dehors de l’hôpital. En fait, il y avait une organisation charitable qui vendant tous les weekends des rations de riz. Alors moi aussi, j’en ai acheté une. Je ne me souviens plus de ce que c’était comme plat. Je me souviens juste que c’était très bon. Alors maintenant, c’est tout simple : je souhaite aider les autres comme les autres m’ont aidé.”

Photo: Hoang Tung

Il est 7 heures. Tous les bénévoles sont présents. Il faut dire que c’est l’heure où arrivent les premiers sacs de riz, de choux, de tomates... Pour assurer ce parfait timing, Thu Dao, le cuisinier en chef, a dû aller au marché dès 5 heures et demie. 

 “Je m’occupe de la cuisine. Mes missions? Dresser le menu, répartir le travail entre les bénévoles, faire les courses et cuisiner. Aujourd’hui, nous avons des boulettes de viandes à la sauce tomate, du tofu, du chou bouilli et du porc pilé. Oh, au début c’était très difficile ! On ne savait pas comment calculer les rations, comment répartir le travail, et on n’était pas aussi nombreux que maintenant. Mais maintenant, la machine est parfaitement huilée. »       

Sous la direction de Thu Dao, les jeunes bénévoles se divisent en petits groupes. Les uns pêlent les tomates, les autres lavent les choux… En un clin d’oeil, tout est prêt pour cuisiner. Tra My, une bénévole:

“C’est très sympa et très professionnel. Chacun a son travail et le fait consciencieusement. Le travail est bien réparti et les bénévoles sont prêts à s’entraider. Le travail n’est pas du tout dur. Après tout, c'est exactement comme les tâches ménagères à la maison. »  

Photo: Hoang Tung

Il est 10 heures 30. Les 120 rations de riz sont prêtes à être réparties dans quatre points de vente: Van Don, Mai Dong, l’hôpital de Thanh Nhan et l’hôpital de pneumologie. Sur ces lieux là, il n’y a qu’une banderole et une table. Mais la présence d’un groupe de jeunes souriants suffit à attirer les travailleurs de peine.     

“Les plats sont bons. Parfois il y a même une boîte de lait ou une banane.”

“J’achète tous les dimanches mon déjeuner ici. Les plats sont bons. Ces jeunes sont très actifs et très sympathiques.”

Photo: Hoang Tung

La quarantaine de rations qui était là a disparu en deux temps trois mouvements. Mais attention ! Il faut savoir que personne n’a le droit d’acheter plus d’une ration ! Et pour cause ! Il y a toujours des gens pour abuser de la bonté des autres, comme nous l’explique Ngoc, l’une des bénévoles.  

“Il y avait une dame qui achetait nos rations et les revendait aux malades dans l’hôpital pour 30 mille dongs. Nous ne lui vendons plus de riz, et depuis elle nous insulte chaque fois qu’elle nous rencontre.”

« Force est de reconnaître que cinq mille dongs ne suffisent pas pour une ration de riz nutritive. Mais nous voulons qu’il y ait une échange et que les acheteurs ne pensent pas que nous agissons par pitié », nous explique Thu Dao. Jusqu’à présent, « du riz à 5000 dongs » fonctionne grâce à des sponsors et bien évidemment, grâce à la bonté de ses bénévoles. Comme le dit Ngoc, « un déjeuner à 5000 dongs ne peut pas rendre la vie de ces travailleurs moins pénibles, mais nous espérons qu’ils savent ainsi qu’il y a toujours les gens qui sont prêts à les aider. C’est ça qui compte. »