A Dê, l’initiateur du tourisme communautaire chez les Mông de Yên Bai

(VOVWORLD) - En 2021, Giàng A Dê, un habitant de Mù Cang Chai, dans la province de Yên Bai, a été honoré par l’Union de la jeunesse vietnamienne pour ses contributions au tourisme local et à l’amélioration de la qualité de vie de sa communauté. 
A Dê, l’initiateur du tourisme communautaire chez les Mông de Yên Bai - ảnh 1Le homestay Hello Mù Cang Chai surgit au milieu de rizières en terrasse. Photo: NVCC

Situé au milieu des plus belles rizières en terrasse de la commune de La Pan Tân, «Hello Mù Cang Chai» est la zone touristique communautaire la plus célèbre de la région. Elle est gérée par Giàng A Dê et son épouse Vàng Thi Ly.  

Né en 1989, A Dê est l’un des rares jeunes Mông à avoir fait des études supérieures et à occuper un poste bien rémunéré auprès d’une entreprise de télécommunications. Mais en 2017, au vu de l’énorme potentiel touristique de sa province natale, A Dê a décidé de donner sa démission pour se lancer dans un nouveau secteur. À l’époque, il a dû faire preuve de beaucoup de courage, repartir de zéro et affronter les critiques de sa famille. 

«Ni mes parents ni mes amis ne m’ont soutenu. Ils disaient que si personne ne l’avait fait, ce n’était pas faisable. Je devais vivre sous une grosse pression en permanence», se souvient A Dê.

La seule personne à avoir accompagné A Dê a été sa femme. Elle a tout fait pour l’aider: chercher un terrain pour construire les auberges, trouver de l’argent à investir et apprendre à organiser les circuits, à accueillir les touristes, à élaborer le menu et à améliorer les services d’hébergement. Leurs efforts ont vite été récompensés. Peu de temps après son entrée en service, leur homestay Hello Mù Cang Chai est devenu très célèbre auprès des touristes. Avant la pandémie, chaque année, l’établissement accueillait environ 500 visiteurs, Vietnamiens et étrangers confondus.

Hello Mù Cang Chai propose aux touristes une large gamme d’activités toutes aussi originales les unes que les autres: apprendre à cuisiner avec les autochtones, attraper des poissons à la main dans les ruisseaux, se mettre dans la peau d’un agriculteur pendant une journée, enseigner l’anglais aux enfants du village. Nguyên Hông Anh, une touriste de Hanoï, raconte: 

«C’est très intéressant de vivre comme les locaux pendant quelques jours. Pour la première fois de ma vie, je suis descendue dans un champ pieds nus. J’ai capturé des poissons que j’ai grillés sur le feu. C’est une bonne manière de découvrir le mode de vie des minorités ethniques et la culture locale».

A Dê, l’initiateur du tourisme communautaire chez les Mông de Yên Bai - ảnh 2A Dê apprend l'anglais aux jeunes locaux. Photo: VOV

Pour offrir à leurs clients les meilleurs services, A Dê s’est mis à perfectionner son anglais et sa femme est partie à Sapa pour améliorer son savoir-faire dans l’hôtellerie-restauration. 

«J’apprends l’anglais via internet et à l’aide des clients. Quand il y a des mots que je ne comprends pas, je demande directement aux natifs. Aujourd’hui, je peux communiquer avec les étrangers», dit A Dê.

«Il y a eu des moments difficiles. Parfois, j’ai pensé à abandonner, mais finalement, la persévérance m’a permis de terminer la formation», confie Vàng Thi Ly.

Désireux d’aider les autres à augmenter leurs revenus, A Dê a créé une coopérative touristique pour faire participer le plus grand nombre possible de personnes souhaitant se lancer dans le tourisme communautaire. Généreux, le couple apprend gratuitement l’anglais aux enfants du village pour les former à devenir guides. Ly Thi Cây, une apprenante, indique: 

«Apprendre l’anglais me permet d’expliquer aux étrangers la culture de mon ethnie. J’adore ça.»

A Dê et sa femme réfléchissent à proposer de nouvelles activités sur les champs en terrasse aux touristes lors des saisons de la mise en eau et de la récolte.

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