(VOVWORLD) - Né dans la province septentrionale de Tuyên Quang, Lâm Ngoc Nhâm a choisi de s’installer dans le Sud du pays, à Bà Ria-Vung Tàu, pour y implanter son exploitation de poivre. Fort d’une expertise de plus de vingt ans, ce cultivateur passionné a créé plusieurs variétés de poivre d’exception dont la très réputée et très chère marque Bâu Mây.
Lâm Ngoc Nhâm et son poivrier Bâu Mây. Photo: thiduakhenthuongvn.org.vn |
Avant de se lancer dans la culture du poivrier, Lâm Ngoc Nhâm avait entrepris de rechercher la plante qui s’adapterait le mieux aux conditions météorologiques de Bà Ria-Vung Tàu. Après quelques années de tâtonnements, c’est le poivre qui s’est imposé comme l’espèce idoine. Nhâm a dès lors décidé de développer ses propres techniques culturales pour s’assurer d’un rendement efficace et de garantir à ses baies une saveur unique.
En 2015, il décide de conquérir le marché étranger et crée la coopérative Bâu Mây, spécialisée dans l’agriculture et le commerce de produits agricoles et le tourisme. Nhâm suit également les différentes formations dispensées par l’Association des agriculteurs de Hoà Hiêp et par l’Institut des Sciences agricoles du Sud sur les techniques d’exploitation poivrière. Il met au point son propre engrais à base d’excréments de crabes et d’œufs de canard couvés pour augmenter la quantité de protéine dans l’alimentation de ses poivriers. Il y ajoute aussi du lait pour rendre son poivre plus sucré et plus gras. Avec cet engrais unique, Lâm Ngoc Nhâm crée une nouvelle variété de poivre sans pépin, qui se vend 500 fois plus cher que le poivre ordinaire.
Si sur le marché national, un kilo de poivre ordinaire se vend 40.000 dongs (1,43 euro), le prix du kilo de poivre de Bâu Mây varie entre 2,2 et 15 millions de dongs (78,5-535 euros) en fonction des catégories. Et lorsqu’il est vendu l’étranger et notamment au Japon, son prix peut atteindre les 22 millions de dongs (785 euros) le kilo !
Lâm Ngoc Nhâm dans sa pépinière. Photo: thiduakhenthuongvn.org.vn |
En 2019, la marque de poivre Bâu Mây est certifiée GlobalGAP, la norme mondiale de bonnes pratiques agricoles rendue obligatoire pour tous les produits agricoles destinés à l’exportation. Elle est aujourd’hui commercialisée aux États-Unis, aux Émirats arabes unis, au Japon et en République de Corée. Lâm Ngoc Nhâm affirme :
«Le Vietnam dispose de grands potentiels dans l’agriculture, car une grande partie de sa population travaille dans ce secteur. Mais la plupart des produits exportés sont bruts et les retours sur investissement sont peu intéressants. C’est la raison pour laquelle je travaille dur pour améliorer la valeur des produits agricoles vietnamiens».
Constatant que l’igname et le poivre cohabitent en harmonie, Nhâm décide, en 2019, de cultiver ces deux espèces végétales sur la même terre pour améliorer la saveur et le rendement du poivrier.
La coopérative en profite également pour proposer à la vente des produits à base d’igname comme du lait en poudre, des gâteaux et des vermicelles séchés. Environ 100 tonnes de ces produits ont été exportées en Malaisie et en Australie en 2019.
Généreux, Nhâm n’hésite pas à partager son expérience et à donner de l’engrais et des semences à ses voisins. Il a investi dans 500 hectares de poivre à Bà Ria-Vung Tau et dans de nombreuses autres provinces des régions du Centre et du Sud pour aider les agriculteurs démunis à avoir un revenu stable.
Voix d’homme 1: Nhâm nous a appris à cultiver le poivre et l’igname en même temps. C’est quelqu’un de créatif qui dispose d’un riche savoir-faire. Ses conseils techniques nous ont permis d’obtenir une meilleure récolte et un bénéfice beaucoup plus important.
Voix d’homme 2 : Nhâm est très serviable et généreux. Il a proposé beaucoup d’emplois aux personnes en difficulté et partage volontiers toutes ses connaissances. C’est rare !
L’ambition de Nhâm est de maintenir la qualité du poivre vietnamien, l’un des produits dont la valeur a fortement chuté à l’exportation au début de 2020.