(VOVWORLD) - Il y a huit décennies, lorsque le Président Hô Chi Minh est revenu au Vietnam pour diriger la Révolution, les communautés ethniques de Pac Bo, dans la province de Cao Bang (nord), se sont employées à le protéger. Alors qu’elle était encore toute jeune, Hoàng Thi Khin, originaire de l’ethnie Nùng, a également été mobilisée.
Hoàng Thi Khin. Photo: VOV |
Née le 4 septembre 1920, dans une famille Nùng du district de Hà Quang, Hoàng Thi Khin a deux frères et une sœur. Si les deux premiers se sont engagés très tôt dans la Révolution, Mme Khin et sa sœur Hoàng Thi Hoa ont eu leur propre mission.
En 1941, tous les jours et à tour de rôle, les deux sœurs ont été chargées de livrer les repas à Ké, «le vieux monsieur» en dialecte Nùng, qui logeait dans une grotte en amont du ruisseau Giàng. Ké était le surnom que s’est donné Hô Chi Minh à l’époque. Sociable et souriant, Ké parlait couramment la langue Nùng. Il disait que les ethnies devaient se réunir pour chasser les colonialistes et avoir une vie meilleure.
«À l’époque, il y avait beaucoup d’associations patriotiques, l’Association des enfants et l’Association des femmes pour le salut national, par exemple. Des habitants des régions voisines sont venus pour rejoindre la Révolution. On a érigé une cabane à Khuôi Nâm où l’on faisait à manger pour l’Oncle Hô et les forces d’autodéfense. On cuisinait du riz et de la soupe de légumes dans des tubes de bambou. Puis, on les portait sur nos épaules pour les livrer», raconte Hoàng Thi Khin.
Pendant la Révolution d’août 1945, Hoàng Thi Khin a livré des documents secrets aux révolutionnaires. En août 1954, elle a adhéré à la coopérative du hameau Pac Bo. En janvier 1961, elle est devenue responsable du groupe de production de l’intercoopérative de la commune de Truong Hà. Quelle que soit sa mission, Mme Khin s’y est donnée à fond conformément aux recommandations de Hô Chi Minh qu’elle connaît par cœur. «Il faut tout faire pour progresser. Il ne faut jamais gâcher les terres agricoles. Il faut s’entraider pour prospérer ensemble…» C’est ce que Mme Khin répétait régulièrement à ses proches, comme nous l’indique sa belle-fille, Hoàng Thi Phân.
«Ma belle-mère m’a beaucoup raconté sur ses années glorieuses. Pendant la Révolution, ses camarades et elle ont juré par le sang qu’ils resteraient fidèles au Parti communiste vietnamien et au Président Hô Chi Minh. Pac Bo est le deuxième village natal de Hô Chi Minh. Les habitants sont fiers de l’avoir hébergé pendant la Révolution et suivent attentivement ses recommandations», dit-elle.
«Madame Khin représentait la fierté de Pac Bo. Elle nous a appelés à suivre l’exemple moral du Président Hô Chi Minh et à participer au développement local. De son vivant, elle s’intéressait beaucoup à l’éducation de la jeunesse», fait savoir Nông Thanh Bang, le chef du hameau Pac Bo.
Récipiendaire de différentes distinctions honorifiques de l’État, dont l’Ordre pour la Résistance anti-américaine de troisième classe et le titre Vétéran de la Révolution, Hoàng Thi Khin nous a quittés le 31 mars dernier. Son départ pour toujours a suscité un profond chagrin chez les habitants de Pac Bo.