Photo: Ngoc Anh/VOV5

De son vrai nom Sâm Phuc Huong, La Van Câu est né en 1931 dans une famille Tày de la province de Cao Bang. A 17 ans, il s’enrôle dans l’armée pour lutter contre les colonialistes français. En 1950, il participe aux combats à Dông Khê, une bataille cruciale dans la campagne militaire automne-hiver. La Van Câu se souvient :

«Le président Hô Chi Minh et le général Vo Nguyên Giap dirigeaient les combats à Dông Khê. Située entre les deux provinces de Cao Bang et de Lang Son, Dông Khê était une base militaire importante où stationnait un grand contingent de Français. Hô Chi Minh avait déclaré qu’il fallait prendre à tout prix Dông Khê. C’était la première bataille de la campagne automne-hiver qui a eu lieu le 16 septembre 1950. J’étais responsable d’une équipe pyrotechnique chargée de détruire les blockhaus et les fortins militaires».

Le 16 septembre 1950, jour de la bataille fatidique, un bras de La Van Câu est pulvérisé par une balle. Déterminé à poursuivre le combat malgré une intolérable douleur, il demande à un compagnon d’arme de lui couper le bras. Son sacrifice ne fut pas vain puisque la bataille fut remportée par les Vietnamiens.

Son exceptionnelle bravoure a été saluée par le président Hô Chi Minh et le général Vo Nguyên Giap. En 1952 et pour la première fois depuis l’indépendance du pays, le gouvernement décide de lui décerner ainsi qu’à six autres militaires le titre de héros des forces armées. Sa légende continue d’inspirer les Vietnamiens. Nguyên Huê Chi, une Hanoïenne, afirme:

« J’ai découvert le courage hors norme de La Van Câu quand j’étais encore sur les bancs de l’école. A mon avis, peu de gens sont capables de demander à être mutilé pour continuer le combat. Il est tout à fait normal que La Van Câu soit élu citoyen d’honneur de Hanoï. Cet homme est un magnifique exemple pour les jeunes Vietnamiens».

A partir de 1983, La Van Câu travaille successivement au département général de Politique de l’Armée, au Musée militaire et pour le Front de la Patrie. Il prend sa retraite en 1996 et habite depuis lors à Hanoi, dans l’arrondissement de Dông Da. La Van Câu affirme :

«Aujourd’hui, je milite pour l’environnement et je me comporte en citoyen responsable. A 5h du matin, je nettoie la petite ruelle où j’habite. Je tiens à rester utile pour la société».

Plusieurs écoles au Vietnam portent son nom. Il existe aussi des rues La Van Câu à Hanoi, à Vung Tàu, à Nam Dinh et à Hai Duong.

Si le courage des héros est trop souvent reconnu à titre posthume, La Van Câu est un héros national bien vivant.