Le compositeur Trong Bang

(VOVWORLD) - Le compositeur, professeur et artiste du peuple Trong Bang a rendu son dernier souffle, le 22 novembre, à l’âge de 91 ans. Ancien président de l’Association des musiciens du Vietnam, il est l’auteur d’un grand nombre de chansons célèbres et professeur de plusieurs générations d’artistes vietnamiens.
Le compositeur Trong Bang - ảnh 1Le compositeur, professeur et artiste du peuple Trong Bang. Photo: Nguyên Dinh Toan

Le 1er juin 1975, en hommage à la réunification nationale, un concert spécial a été organisé à l’Opéra de Hô Chi Minh-ville. Ce soir-là, sous la baguette de Trong Bang, l’orchestre symphonique national a joué la symphonie no 5 de Beethoven.

Trong Bang forçait l’admiration de ses pairs par sa créativité et surtout par une véritable mémoire d’éléphant. Il connaissait par cœurs 6.000 symphonies, raconte le compositeur Doan Nguyên.

«Trong Bang était à la fois un excellent chef d’orchestre et un compositeur talentueux. Il était auteur de beaucoup d’œuvres instrumentales et vocales célèbres. On peut retenir, entre autres, «Les danses pour violoncelle et piano», l’ouverture «Bienvenue» ou encore le poème symphonique «Le retour du Grand dirigeant apporte des jours heureux», rappelle-t-il.

Né le 1er mai 1931 dans la province de Cao Bang (nord), Trong Bang a assumé plusieurs postes importants: recteur du Conservatoire de Hanoï, l’actuelle Académie de musique nationale du Vietnam; secrétaire général de l’Association des musiciens vietnamiens; député à l’Assemblée nationale…

Le talent de Trong Bang s’est révélé assez tôt. En 1953, alors fraichement sorti de l’École normale de Littérature, il a été désigné chef de la troupe artistique populaire centrale, l’actuel Théâtre de Chant, de Musique et de Danse du Vietnam. Dix ans après, il a été envoyé en Union soviétique pour une formation de chef d’orchestre. Il a été le tout premier Vietnamien à recevoir un diplôme avec mention ‘excellent’ du Conservatoire de Tchaïkovski.

De retour au Vietnam, il a enseigné au Conservatoire national et dirigé l’orchestre du Théâtre d’Opéra et de Ballet du Vietnam, dont il deviendrait plus tard directeur adjoint et directeur artistique. Il a également participé à un grand nombre d’événements culturels importants du pays. Il a dirigé l’orchestre de Moscou lors des Journées culturelles du Vietnam en Russie en 1985 et l’orchestre Electone à Tokyo en 1995. Bien des musiciens célèbres de France, de Suisse, d’Allemagne ou encore des États-Unis ont joué sous sa baguette.

En dehors de la musique classique, Trong Bang s’attachait aux sujets sur la lutte antiaméricaine et sur la production économique. Son album L’amour pour mon pays natal, publié en 1976, recensait beaucoup de chansons relatant les années glorieuses du Vietnam, telles que Le Nord-Ouest resplendissant, Les héros de Nui Thành, La chanson à côté du pont flottant, La lune sur la route ou encore Le rythme de la perceuse.

«J’ai grandi avec les compositions de Trong Bang. Ma chanson favorite est ‘Le rythme de la perceuse’ qui traduit l’enthousiasme d’un minier au travail. Plus tard, j’ai découvert d’autres chansons de Trong Bang, dont ‘La tempête se lève’ et ‘Le retentissement d’une chanson d’amour’», raconte le chanteur émérite Hoàng Tung.

Le compositeur Trong Bang - ảnh 2Trong Bang en 2009. Photo: Nguyên Dinh Toan

«Les mélodies et les paroles de Trong Bang sont sublimes. Sa composition ‘Le retentissement d’une chanson d’amour’, en hommage à son meilleur ami, le compositeur Hoàng Viêt, est ma préférée», déclare l’artiste populaire Quôc Hung, doyen des disciplines vocales à l’Académie de musique nationale du Vietnam.

Chef d’orchestre respecté et compositeur talentueux, Trong Bang était aussi un professeur altruiste qui a formé beaucoup d’artistes vietnamiens célèbres, dont le compositeur Doan Nguyên.

«Trong Bang se faisait respecter par ses connaissances profondes et variées, et surtout par un grand dévouement. Il nous a tout appris, des techniques les plus basiques jusqu’au traitement des œuvres classiques les plus compliquées», raconte-il.

Trong Bang a reçu l’Ordre de l’Indépendance, troisième classe, en 2013, et le prestigieux prix Hô Chi Minh pour les Lettres et les Arts en 2017.

 

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