(VOVworld)- Du haut de ses 32 ans, le jeune docteur Tran Trong Duong entretient une vieille passion pour la culture vietnamienne ancienne et pour les idéogrammes sino-vietnamiens. Tran Trong Duong a d’ailleurs choisi d’étudier ces écritures, que l’on appelle Hán-Nôm, et d’en faire sa carrière. Aujourd’hui, ses recherches abouties attirent l’attention de fins spécialistes.
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A 32 ans, le docteur en Hán-Nôm Tran Trong Duong a passé 9 ans à étudier le Han-Nom et la calligraphie. Après avoir enseigné le chinois ancien à l’Université de la Culture, Tran Trong Duong travaille depuis 2007 à l’Institut Hán-Nôm, pour approfondir ses recherches sur ces idéogrammes, sa passion. L’an dernier, il a obtenu le titre de « Docteur » en Hán-Nôm après avoir soutenu une thèse sur la langue vietnamienne au 14ème siècle. Une travail évalué « Excellent » ! Depuis, Tran Trong Duong est auteur ou co-auteur de 5 ouvrages sur cette discipline. Il a par ailleurs publié plusieurs travaux de recherches et de traduction, dont le dictionnaire des mots anciens et de l’écriture sino-vietnamienne ancienne, l’étude sur les idéogrammes sino-vietnamiens et sur la langue vietnamienne à travers des traductions... En tant que chercheur, il écrit de nombreux articles et traduit régulièrement des ouvrages publiés dans le pays ou à l’étranger. « Nous avons de nombreux documents au service des recherches sur le Hán-Nôm, nous confie Tran Trong Duong. Quand on étudie l’histoire, c’est intéressant d’étudier la culture traditionnelle vietnamienne ; pour cela, il nous faut des documents de référence légués par nos ancêtres. J’ai écrit sur l’histoire, sur la culture... pour répondre aux besoins de la société contemporaine qui souhaite mieux comprendre la tradition, le passé et l’histoire de nos ancêtres.
Toujours selon Tran Trong Duong, une recherche doit être objective et scientifique. Et le chercheur doit savoir accepter les critiques et constamment se remettre en question pour améliorer son travail. « Pour les recherches scientifiques, les critiques s’avèrent indispensables, dit-il. La critique peut nous permettre d’avancer. Dans les domaines scientifiques particulièrement, on a besoin de critiques. Quand on écrit un ouvrage, celui-ci n’est jamais tout de suite parfait. Il faut les opinions et contributions de prédécesseurs et de spécialistes dans différents domaines ».
Nguyen Hung Vy, enseignant de la faculté de la littérature de l’Université des sciences sociales et humaines, a cette même passion pour les écritures chinoises et sino-vietnamiennes anciennes. Il a souvent aidé Tran Trong Duong dans ses recherches. Selon lui, les jeunes chercheurs, comme Tran Trong Duong, qui gravitent dans un contexte favorable pour faire des recherches scientifiques, constituent le vivier de la recherche nationale. « Tran Trong Duong est encore très jeune, mais il a commencé ce travail de long haleine depuis une dizaine d’années, estime Nguyen Hung Vy. Fort de ses compétences, de sa passion et d’une méthodologie moderne, il force l’admiration des autres chercheurs. Ses acquis sont remarquables. Pour le dictionnaire sur le « recueil de poésies en langue nationale » de Nguyen Trai, il a dû traiter 12.400 caractères pour 2.577 entrées, mais ce travail ne lui a pris que 3 mois environ, ce qui en dit long sur les compétences brillantes de Duong. Comme celui-ci connaît à la fois le chinois ancien, l’écriture sino-vietnamienne ancienne, le chinois contemporain et l’anglais, il a pu réaliser cet ouvrage en un court laps de temps ».
Outre le Hán-Nôm, Tran Trong Duong est passionné de calligraphie. Il fait d’ailleurs partie d’un groupe de calligraphes qui exposent au Vietnam et à l’étranger... L’art de la calligraphie complète toutes ses connaissances scientifiques. Pour finir, on ajoutera que grâce à sa passion pour le Hán-Nôm, Tran Trong Duong fait des allers-retours constants entre le passé et le présent ; il connaît de fond en comble l’histoire de son peuple et devient ainsi le passeur des traditions nationales pour ses contemporains.