(VOVWORLD) - Si la culture de pousses de bambou comestibles est très populaire dans la province de Cà Mau (extrême Sud du Vietnam), elle se pratique surtout dans des terres non affectées par la salinisation. Nguyên Trung Duc, un agriculteur du district de Cai Nuoc, a trouvé la solution pour faire pousser le bambou sur des terres salines.
Nguyên Trung Duc et son système d’arrosage automatique. Photo: VOV |
Auparavant, Nguyên Trung Duc exploitait quatre hectares de crevetticulture et de maraîchage dans le district de Cai Nuoc. Son exploitation étant située dans une zone très saline et éloignée de tout point d’eau, il a décidé d’arrêter le maraîchage et de le remplacer par une culture plus adaptée aux conditions géologiques. Après s’être rendu dans la province de Bên Tre pour étudier les diverses possibilités culturales, Duc a opté pour le bambou Manh Tông, une espèce de bambou résistante aux conditions les plus rudes.
«Il m’a d’abord fallu préparer soigneusement la terre et veiller à ce que les racines ne soient pas enterrées trop profondément, car si tel était le cas, les pousses ne pourraient pas grandir. La solution a été de créer une espèce de muraille de terre à un demi-mètre des racines.»
Aux fins d’augmenter la productivité et de maintenir l’humidité, nécessaire au développement des jeunes pousses de bambou, Duc ajoute des écorces et des feuilles mortes sur le terrain. A la fin de la saison des pluies, il fertilise la terre pour permettre aux bambous de mieux résister à la sécheresse. Grâce à un système d’arrosage automatique, ses bambous ont résisté à la sécheresse historique de 2019-2020. Mais selon Nguyên Trung Duc, c’est durant la saison des pluies que les jeunes pousses de bambou sont les plus savoureuses, et se développent le mieux. Cultivées sur moins de 3000 mètres carrés, ses pousses lui rapportent, à chaque saison des pluies, des dizaines de millions de dongs (quelques milliers de dollars). La vente de plants, au prix de 50.000-60.000 dongs l’unité, lui rapporte une vingtaine de millions de dôngs supplémentaires, de quoi faire rêver les autres agriculteurs de la région.
Photo: VOV |
«Les bambous doivent être fertilisés deux fois par an, une première fois au mois de mai, à la fin de la saison des pluies et une deuxième fois vers la fin du mois d’octobre, au début de la saison sèche. L’objectif est de renforcer leur tolérance à la sécheresse», explique Duc.
En plus de la crevetticulture et de la culture de bambous, Duc s’est lancé dans la pisciculture et la culture de fruits du dragon. Ces quatre exploitations lui garantissent un revenu stable et inspirent les autres agriculteurs. Pham Van Den, président de l’Association des agriculteurs de Cai Nuoc, explique:
«Duc est très actif dans l’apprentissage de nouvelles techniques de culture. Le modèle multicultural de Duc a fait des émules dans la région. Ses bambous produisent beaucoup de pousses qui sont d’une grande qualité, et il n’a pas à se déplacer pour les vendre. Les commerçants viennent les acheter directement chez lui.»
À l’âge de 75 ans, Nguyên Trung Duc n’a aucune intention d’arrêter de travailler. Faire de l’argent, c’est une chose, mais l’essentiel est d’apprendre à ses enfants et à ses petits-enfants la valeur du travail, nous dit-il.