Y Thai Êban, un sculpteur hors pair

(VOVWORLD) - Y Thai Êban est un célèbre sculpteur de Buôn Ma Thuôt, capitale de la province de Dak Lak. Originaire des Êdê, une ethnie minoritaire très présente sur les Hauts plateaux du Centre, il se passionne depuis une trentaine d’années pour la préservation de l’art traditionnel de son ethnie.
Y Thai Êban, un sculpteur hors pair - ảnh 1Y Thai Êban (gauche) sur le point d'achever son œuvre «Le chaman et son assistante», lors du concours de sculpture sur bois des ethnies des Hauts plateaux du Centre en 2017. Photo: VOV

Au milieu de centaines de figurines en bois, Y Thai Êban nous parle de son œuvre «Le chaman et son assistante», médaille d’argent du concours de sculpture sur bois des ethnies des Hauts plateaux du Centre en 2017. C’est également son œuvre favorite. Sa passion pour la sculpture a été nourrie depuis sa tendre enfance, lorsqu’il suivait ses oncles dans la forêt à la recherche de matériaux pour fabriquer des figurines rituelles. Le petit Y Thai Êban a été fasciné par le talent de ses aînés qui créaient des œuvres d’art vivantes et expressives à partir de simples morceaux de bois. Il les a convaincus de lui apprendre à maîtriser les gouges, les couteaux et les herminettes pour pouvoir concevoir, lui aussi, de belles figurines. Et depuis plus de trois décennies, il n’a jamais arrêté de pratiquer et de peaufiner ses techniques.

«Quand une nouvelle idée me vient en tête, je prends directement ma plane pour la réaliser sans passer par un plan sur papier. Pour moi, la sculpture est à la fois un métier et une passion. C’est aussi un art ancestral que je veux absolument préserver et mettre en valeur. Je voudrais que les jeunes de mon ethnie s’intéressent davantage à ce savoir-faire pour le perpétuer», nous confie-t-il.

Y Thai Êban, un sculpteur hors pair - ảnh 2Y Thai Êban. Photo: VOV

Y Thai Êban n’utilise que trois outils: l’herminette, la plane et le couteau, qui l’aident à réaliser toutes ses idées sur du bois. Il s’inspire de la mythologie des Êdê, des pratiques culturelles ou encore la vie quotidienne.

«Mon mari a le talent de faire de beaux objets en bois», raconte H Yâo Bya, son épouse. «Il sait graver de jolis motifs sur une porte et concevoir des figurines avec des milliers d’expressions différentes. Je lui ai demandé de transmettre son talent à nos deux fils. Dans ma famille et dès le départ, tout le monde l’a soutenu dans son travail de préservation de la culture folklorique».

Si Y Thai Êban est très connu dans sa province depuis des dizaines d’années, sa réputation nationale n’a vraiment décollé qu’en 2015, lorsqu’il a participé à la première édition du concours national de sculpture sur bois. Depuis cette date, il a reçu des centaines de commandes. Cet engouement pour les figurines en bois rassure beaucoup notre artisan, car pendant une longue période, cet art était tombé dans l’oubli.

«Y Thai Êban est un fervent acteur de la préservation de la sculpture et de la culture des Êdê en général. C’est le meilleur sculpteur de la commune. De notre côté, nous l’aidons à promouvoir cet art auprès d’un plus large public», indique Bui Van Huong, un agent culturel de la commune d’Ea Tu, où habite Y Thai Êban.

Généreux, Y Thai Êban forme les villageois qui souhaitent devenir sculpteurs professionnels et gagner leur vie grâce à ce métier. Il leur propose également du travail lorsqu’il reçoit beaucoup de commandes. Selon lui, plus les jeunes pratiquent la sculpture, plus cet art ancestral a des chances de perdurer.

 

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