(VOVworld) - Dans la page Francophonie de cette semaine, Duc Quy nous emmène à l’Université de Langues et d’Etudes internationales, relevant de l’Université nationale de Hanoï, pour participer au 55ème anniversaire du département de français, là où il a connu les plus beaux moments de sa vie d’étudiant, lorsqu’il était jeune… et beau ! Souvenirs, souvenirs…
Des accolades, des poignées de mains, des cris de joie, des éclats de rire, mais aussi des larmes... C’est ça, une soirée de retrouvailles !
Photo: VOV5/Duc Quy |
C’est en tout cas comme ça que s’est passée la nôtre, celle de notre cher département de français. Un très beau bâtiment, soit dit en passant, œuvre d’architectes français, qui ont conçu le tout sous forme d’ensemble pavillonnaire, avec les salles de classe, l’amphithéâtre et la bibliothèque reliés par des corridors couverts, le tout étant agrémenté de plans d’eau...
Photo: Internet |
Mais notre département célèbre cette année son 55ème anniversaire, c’est-à-dire qu’il a été créé en 1962, 22 ans avant la mise au service de cet ouvrage architectural.
Trần Mạnh Đạt, étudiant de la première promotion et ancien doyen dudit département :
«A cette époque, notre pays était encore en difficulté. Les professeurs et les étudiants, nous étions vraiment, vraiment trop maigres ! Je me rappelle avoir dit à mes camarades que si nous jouions dans un film reproduisant la famine de 1945, il n’aurait pas été nécessaire de nous maquiller. Les infrastructures n’étaient pas encore construites en dur comme elles le sont aujourd’hui, et malheureusement il y a eu des incendies… On a tout perdu : les livres, les cahiers, les vêtements, les moustiquaires...»
Des numéros artistiques... |
Eh oui ! Une époque héroïque, donc, mais il en aurait fallu bien plus pour empêcher les professeurs et les étudiants du département de français de devenir le fer de lance de l’enseignement et de la recherche francophone du pays et de la région Asie-Pacifique. Trần Mạnh Đạt, toujours :
«C’était en 1997, le Vietnam était le pays hôte du sommet de la Francophonie. Il fallait 49 traducteurs pour les différents chefs d’Etat présents. Mais en fait, à cette époque, le nombre de professeurs ne pouvait pas répondre à la demande et du coup, les étudiants les plus doués ont été employés. Et le sommet s’est parfaitement bien déroulé. C’est une grande fierté, pour notre département».
Lê Minh Hưng, gouverneur de la Banque d'Etat du Vietnam (au milieu) et Nguyễn Mạnh Hoà, président du groupe Emotion Vietnam (à droite)
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Dans la foule, on peut aisément reconnaître d’anciens étudiants devenus illustres : Lê Minh Hưng, actuel gouverneur de la Banque d’Etat, Vũ Hải, vice-président de la Voix du Vietnam, Nguyễn Thanh Lâm, chef du département des radios, télévisions et de l’information électronique (ministètre de l'Information et de la Communication), Trần Thu Hà, rédactrice en chef du Courrier du Vietnam, Nguyễn Mạnh Hoà, président du groupe Emotion Vietnam, et Thu Hương, ma chère collègue à la section française.
Vũ Hải, vice-président de la Voix du Vietnam :
«Aujourd’hui, je cherche toujours à parler en français parce que c’est une langue qui continue à nous accompagner toute notre vie durant. Permettez-moi, au nom des anciens étudiants du département de français d’exprimer toute notre gratitude, nos remerciements profonds et sincères aux professeurs qui nous ont appris la langue de Molière et nous ont aussi inculqué un certain sens de la citoyenneté.»
Oui, la langue de Molière nous accompagne toute la vie. Nguyễn Chí Hiếu, ancien élève de la 22ème promotion, fait maintenant une belle carrière dans le commerce, au Canada :
«J’ai décidé de vivre à Montréal, une ville francophone, au lieu de Toronto, qui est une ville pourtant plus développée. C’est une décision assez bizarre pour mes amis. Ils me disent que c’est mieux d’apprendre à mes enfants l’anglais plutôt que le français. Mais je ne suis pas d’accord. A Montréal, c’est obligatoire d’apprendre le français. Et si l’on est francophone, c’est vraiment très facile d’apprendre l’anglais. Mais l’inverse, c’est extrêment difficile. D’ailleurs, quand on apprend le français, on apprend aussi la logique de cette langue. Mais ce n’est pas tout. Le français nous apporte également un état d’esprit romantique et surtout un style de vie.»
La présence, aujourd’hui, d’anciens étudiants, qui occupent aujourd’hui, pour certains d’entre eux, des postes prestigieux, témoigne de leur attachement à cette formation francophone et à l’enseignement qui leur a été prodigué.
Eh oui, nous sommes francophones, francophiles même, et fiers de l’être !